Samuel, vous sortez d’un stage avec votre nouvelle équipe en Corse. Quels en ont été les différents objectifs ?
Ce stage a permis de souder le groupe, de prendre les bons repères avec les partenaires, et de créer une bonne osmose entre nous. Collectivement, le but a été de travailler le collectif, c’est-à-dire que l’on doit chacun avoir envie de travailler ensemble et de se faire mal les uns pour les autres pour pouvoir aller chercher des victoires. On a travaillé le rythme et l’intensité, dans le but d’être opérationnels dès les premières compétitions. À titre personnel, j’ai déjà bien travaillé en amont du stage. Pendant celui-ci j’ai plutôt eu un programme léger pour me permettre de récupérer et d’être en forme dimanche au Grand Prix La Marseillaise.

Qu’est-ce qui vous a motivé à faire votre retour dans l’équipe de Vincent Lavenu ?
Je sentais que j’avais besoin de changement… Certes, j’étais bien où j’étais, mais je sentais que psychologiquement il me manquait un petit déclic, un petit coup de boost pour me permettre d’en faire un peu plus sur tous les aspects : l’entraînement, l’hygiène de vie, etc. Il me fallait un changement de contexte pour que, psychologiquement, j’aie à nouveau un petit coup de pression. J’avais aussi besoin de courir dans une équipe où tous les résultats ne reposent pas forcément que sur moi. Être souvent leader c’est assez usant. De plus, je cherchais une équipe disposant d’équipiers de valeur pour m’amener le plus loin possible dans les courses. Pour finir, Ag2r La Mondiale est l’équipe familiale pour moi, du fait des liens de parenté que je peux avoir avec Vincent Lavenu, et du fait que mon épouse travaille elle aussi dans l’équipe. L’équipe est basée dans ma ville de résidence, ce qui me permet de participer à l’élaboration et au développement du matériel. Tous ces critères ont compté dans ma décision de revenir chez Ag2r !

Qu’est-ce qui a changé dans l’équipe depuis votre départ en 2007 ?
Elle a encore grandi, elle fait partie du WorldTour. Ceci demande donc un effectif plus important et une structure assez lourde. L’équipe est un peu plus maniable, c’est-à-dire que le discours est un peu moins rigide. Il y a beaucoup de dialogue, les gens sont à l’écoute, et l’ambiance y est à la fois joviale et sérieuse. Pour l’instant je me sens vraiment à l’aise au sein de l’effectif !

L’équipe Ag2r La Mondiale a effectué un gros mercato cet hiver. Quel est justement votre avis sur cet effectif ?
L’équipe a fait un très gros recrutement c’est vrai. Elle a recruté des coureurs de valeur, de bons jeunes, mais aussi des coureurs d’expérience. Je pense qu’il y a vraiment de la matière pour pouvoir aller décrocher des succès. Chacun a des rôles bien définis, et beaucoup de coureurs sont capables de gagner des courses. À mon avis on va vite décrocher des victoires !

Justement, quel sera votre rôle exact au sein de l’équipe ?
J’aurai plutôt un programme axé WorldTour, environ 70 % de mon calendrier. J’ai vraiment envie de contribuer à ce que l’équipe puisse continuer à évoluer au plus haut niveau mondial. Mon rôle sera d’être le meneur, d’être la locomotive. Mon but premier sera d’engranger un maximum de succès.

Comment s’est déroulée votre préparation hivernale ?
J’ai effectué quelques changements puisque j’ai un nouvel entraîneur. Cette nouvelle collaboration a changé quelque peu mes méthodes d’entraînement, mais pas fondamentalement, car on a gardé un schéma qui me convenait et dans lequel je me sentais à l’aise. J’ai fait des séances encore plus spécifiques, et j’ai peut-être travaillé un peu plus cet hiver par rapport aux précédents, car j’ai vraiment envie de montrer les raisons pour lesquelles j’ai été recruté.

Quel sera votre programme de courses en ce début de saison, et pour quels objectifs ?
Mon début de saison sera un programme que je maîtrise, assez classique pour moi : Grand Prix La Marseillaise, puis l’Étoile de Bessèges, le Tour du Haut Var, les deux courses dans la Drôme, et ensuite Paris-Nice et le Tour de Catalogne. Ce seront pratiquement toutes des courses où je me suis déjà imposé. Le but sera de rééditer ces performances, d’essayer de gagner le maximum, d’être présent à l’avant, et de pousser le groupe pour faire les meilleurs résultats possibles !

Quelles seront vos priorités pour 2013 ?
Ma priorité pour 2013 sera vraiment de justifier mon recrutement. Je vais essayer de gagner le maximum de courses sur lesquelles je vais être aligné. J’ai l’ambition de gagner une étape sur Paris-Nice. Une victoire sur cette course manque à mon palmarès…

Le 100ème Tour de France, c’est une nécessité ?
C’est sûr, j’ai vraiment envie d’y aller ! C’est la plus grande épreuve du monde et elle m’a déjà beaucoup apporté. L’année dernière j’ai eu de bonnes sensations, j’ai pris du plaisir, donc si je peux remporter une victoire d’étape ce serait bien. Je ne suis pas passé loin l’an dernier. J’ai envie de participer au Tour de France pour apporter à l’équipe au niveau expérience, pour pouvoir travailler pour mes leaders, et pour essayer d’apporter ma pierre à l’édifice dans cette épreuve, la plus importante aux yeux du grand public.

Que peut-on vous souhaiter pour 2013 : une victoire d’étape sur le Tour, sur Paris-Nice, devenir champion de France ?
Les trois me conviendraient bien ! Ce serait vraiment sympa ! Plus sérieusement, j’ai envie de gagner encore quelques nouvelles courses. On peut aussi souhaiter une belle réussite collective pour l’équipe, qui s’est beaucoup investie au niveau du recrutement et du management. J’ai envie que la mayonnaise prenne, et que l’équipe soit à la hauteur de ses ambitions et de son potentiel !

Propos recueillis par Alexis Rose le 22 janvier 2013.