
Pour ce faire, et comme pour n’importe quelle personne lambda, le natif de Châteauroux a dû passer une série de tests il y a une dizaine de jours pour intégrer l’armée, même si son statut sera forcément adapté. « L’adjudant-chef David Lima Da Costa, le manager de l’équipe, a reçu l’accord pour recevoir des sprinteurs dans sa structure, nous explique Kevin Sireau. La fédération a proposé mon nom et celui de François Pervis. Les termes de mon contrat sont assez simples : je ferai partie de l’équipe pro comme je l’étais à l’époque de Cofidis. »
Signé il y a une dizaine de jours, le contrat permettra surtout au triple champion du monde de revivre de son sport après des années de flottement. Depuis l’arrêt de la structure Cofidis à la fin de l’année 2010, et plus encore depuis que l’entreprise a cessé de l’aider en 2012, le pistard qui fêtera ses 28 ans prochainement était dans une position indélicate. « Ça fait plaisir de faire partie d’une équipe, mais aussi d’être serein sur le suivi, l’accompagnement en plus de la fédération, s’est réjoui un Kevin Sireau souriant à l’occasion de la Nuit du Vélo vendredi à Roubaix. C’est la certitude d’avoir un salaire qui tombe à la fin du mois. C’est un souci en moins à l’entraînement et au quotidien. On n’a pas besoin de penser à tout cela pour se préparer dans les meilleures dispositions. C’est mieux dans l’optique des Jeux Olympiques. »

Désormais, David Lima Da Costa tend la main aux sprinteurs en engageant deux des meilleurs Français actuels, trois si l’on considère que Michaël D’Almeida, bien que restant civil, pourra bénéficier de l’aide des Militaires. Une aubaine pour les pistards comme Kevin Sireau qui devaient faire face à une situation précaire depuis de nombreuses années. « Le fait d’être militaire se rapproche de la vie d’un sportif de haut niveau d’un point de vue de la cohésion, de l’esprit d’équipe, des concessions et de l’investissement, estime le Castelroussin. « L’équipe de l’Armée de Terre est en plein développement. On la voit sur de plus en plus de courses. Évidemment, l’équipe m’aidera dans mes déplacements. Il y a une partie des événements que je ferai avec l’équipe de France. J’espère faire un maximum de courses avec le maillot camouflage. Mais c’est encore en pourparlers. »
Cependant, pas question de voir Kevin Sireau porter le maillot sur la route. Le sprinteur se concentra sur la piste et sur son objectif olympique. Le chemin qui mène à Rio est encore long. Celui-ci débutera dès le mois de juin pour celui qui rêve de porter le trio de vitesse français au sommet de la hiérarchie mondiale au Brésil.