Roman Kreuziger. Après la descente aux enfers connue vers Cortina d’Ampezzo, le sursaut d’orgueil de Romain Kreuziger (Astana) ne s’est pas fait attendre. Hargneux comme jamais, le Tchèque a choisi le Passo Lavaze pour placer son attaque. « J’ai attendu le Passo Lavaze, car je savais que c’était un col long et difficile » explique Kreuziger. « Heureusement j’ai trouvé deux coureurs d’Omega Pharma-Quick Step qui voulaient se rapprocher au classement général, donc nous nous sommes bien entendus pour faire un écart. Dans la seconde ascension de l’Alpe di Pampeago, j’étais conscient que le groupe Maillot Rose était en train de revenir. Ce n’est qu’à 200 mètres de l’arrivée que j’ai su que j’allais gagner. » Une victoire pleine de panache qui ne le console pas pour autant de sa défaillance. « Cela ne peut m’apporter la même satisfaction qu’un podium à Milan. » Peut-être reverra-t-on Kreuziger de nouveau à l’attaque aujourd’hui sur les pentes du Stelvio ?

Ryder Hesjedal. A 48 heures du terme de ce Giro, Ryder Hesjedal (Garmin-Barracuda) est le coureur le mieux placé pour remporter ce Tour d’Italie. Si le Canadien est toujours deuxième du classement général derrière Joaquim Rodriguez (Team Katusha) il a, contre toute attente, réussi à lui reprendre du temps vers l’Alpe di Pampeago. Avec seulement 19 secondes de retard désormais sur l’Espagnol et à la vue de ses prestations de grimpeur, Hesjedal peut tout à fait reprendre le Maillot Rose aujourd’hui. Si ce n’est pas le cas mais qu’il ne perd pas de temps sur Rodriguez, le contre-la-montre final devrait sensiblement tourner en la faveur du Canadien. Interrogé à ce sujet par Cyclingnews, Allan Peiper, directeur sportif de la Garmin-Barracuda, a estimé à 30 secondes le retard que pourrait rattraper Hesjedal sur Rodriguez lors du chrono de Milan.

Le journal de bord de… Julien Bérard (Ag2r La Mondiale)
Au programme hier 199 km avec 5200 mètres de dénivelé en 6h52 ! On attaque d’abord par un col de 23 km à 8% qui fait pas mal de dégâts. Je décroche à 2 km du sommet alors que la pente est de 12% dans les 6 derniers kilomètres. La descente technique provoque des cassures et je me retrouve dans un groupe sans pouvoir rentrer sur le peloton. Il reste alors 50 km quand on grimpe une première fois vers l’arrivée. Après le passage sur la ligne, le col continue encore pendant 3 km sur une route spécialement goudronnée. On est carrément sur une piste de ski, mais une verte ! Il y a après une nouvelle descente particulièrement « pericolosa » puis un col de 7 km à 9%. Enfin, on arrive à nouveau vers l’arrivée avec des pentes à 15%. Pour ma part je termine dans un groupe à 34 minutes et ce n’était pas le dernier ! Aujourd’hui, environ 6000 mètres de dénivelé sur 219 km de course, puis un transfert de 250 km pour rallier Milan. Suivez aussi Julien Bérard sur www.julienberard.com.

L’étape du jour :

20ème étape : Caldes-Passo del Stelvio (219 km). C’est l’étape qui fait peur. L’étape qui occupe les esprits des coureurs depuis la présentation du parcours en octobre dernier. La 20ème étape du Giro est unique en son genre. Longue de 219 kilomètres, elle emmène les coureurs de Caldes… au sommet du Stelvio à 2757 mètres d’altitude ! Après l’arrivée au sommet du Galibier sur le Tour de France 2011, les organisateurs du Giro se sont lancé le défi de finir encore plus haut. C’est ainsi que le Stelvio et ses 22,5 km à 7% de moyenne, sera à la fois la Cima Coppi, mais aussi le juge de paix de ce Tour d’Italie. Mais pour pimenter encore l’affaire, quatre difficultés sont programmées aujourd’hui avant le Stelvio. Le Mortirolo est de celles-ci. Le mythique col est abordé par un versant inédit : 11,4 km à 10,5 % de moyenne, avec un passage à 22 % sur le haut du col. Au sommet du Mortirolo il restera 30 kilomètres avant d’arriver au pied du Stelvio. L’enfer, c’est maintenant.