Cadel Evans. Les favoris du prochain Tour de France se succèdent actuellement du côté du Jura pour y découvrir les premières étapes montagneuses du Tour 2012. Après Alejandro Valverde, c’est le tenant du titre Cadel Evans (BMC Racing Team) qui s’est présenté du côté de Porrentruy, mercredi, en vue de l’étape Belfort-Porrentruy du 8 juillet. Accompagné par le Valaisan Steve Morabito et son directeur sportif Jacques Michaud, Cadel Evans a donné son sentiment sur cette étape inédite. « Ce sera une étape courte, mais très intensive, a estimé l’Australien. Il y a de beaux paysages, de belles routes. Il n’y a pas beaucoup de plat. Ce sera une course idéale pour des échappés qui viseront le maillot à pois ou même le maillot jaune. » Cadel Evans vient de terminer 29ème du Tour de Romandie, gêné par une sinusite depuis plusieurs semaines.

Levi Leipheimer. On a évoqué dernièrement l’épatant retour de Tony Martin, grand animateur du Grand Prix de Francfort moins de trois semaines après avoir été renversé par un automobiliste. Celui de Levi Leipheimer (Omega Pharma-Quick Step), qui avait subi le même sort une semaine plus tôt avant le Tour du Pays Basque, est plus problématique. Le coureur américain est convalescent depuis un mois, victime d’une fracture du péroné, et il ne s’en remet toujours pas. Ses espoirs de reprendre la compétition du 13 au 20 mai au Tour de Californie s’éloignent jour après jour. « J’ai toujours très mal dans la jambe, témoigne Levi Leipheimer. Je ressens une vive douleur quand j’essaie de forcer un peu. Je peux m’entraîner, mais ce n’est vraiment pas facile. Je suis de moins en moins sûr de participer au Tour de Californie.

José-Vicente Garcia-Acosta. Le vétéran espagnol José-Vicente Garcia-Acosta ne sera pas resté bien longtemps en marge des pelotons. Après dix-sept années d’activité, le dernier grand gregario de l’Histoire avait raccroché le vélo au clou en fin d’année dernière. Le voilà déjà de retour, en voiture, pour diriger l’équipe Movistar sur les routes du Tour d’Italie. « Chente » a été appelé en renfort. « J’étais disposé à revenir dans le monde du cyclisme et d’une manière différente de ce que j’ai accompli durant toute ma carrière, explique le nouveau DS. Cette période de repos a été phénoménale pour que je m’enlève la pression accumulée et que je profite de ma famille. J’ai rechargé les batteries. Ce n’est pas que le cyclisme me manquait, parce que je me suis senti bien durant ces quelques mois, mais quand la saison a repris, son atmosphère m’a manqué. »

Paris-Tours. La classique des feuilles mortes poursuivra en fin d’année sa visite des commues d’Eure-et-Loir. Pour la quatrième année de suite, c’est depuis ce département que partira la dernière course en ligne française de la saison le dimanche 7 octobre prochain. Et conformément à la volonté de faire participer chaque année une nouvelle commune, c’est depuis Châteauneuf-en-Thymerais que partira Paris-Tours. Quelques semaines après le contre-la-montre Bonneval-Chartres qui devrait sceller le classement du Tour de France, l’élite du vélo se retrouvera en Eure-et-Loir pour cet exercice totalement différent. La distance de Paris-Tours variera cette année entre 230 et 235 kilomètres, les 30 premiers kilomètres étant jugés plus exposés au vent que ceux de l’an passé.

3 questions à… Guillaume Bonnafond (Ag2r La Mondiale)

Guillaume, vous vous apprêtez à participer à votre troisième Tour d’Italie, comment s’est passée votre première partie de saison ?
Ma première partie de saison reste mitigée, j’ai commencé avec une condition physique plutôt bonne à la Marseillaise et sur l’Etoile de Bessèges, mais je n’ai pas réussi à me mettre en évidence. A Bessèges il ne m’a pas manqué grand-chose le jour où Pierre Rolland gagne mais… Après, j’ai souffert en Catalogne avec une gastro, puis au GP Miguel Indurain et au Tour du Pays Basque avec une série de chutes. Depuis, je remonte la pente petit à petit.

Quels seront vos objectifs sur le Giro ?
Un Grand Tour, c’est long, je pense que ma condition devrait me permettre de me faire plaisir à un moment ou un autre et une petite étape dans la musette serait la bienvenue. L’objectif de l’équipe va être de faire aussi bien que l’année passée, la barre est haute mais pas inaccessible… Une victoire d’étape serait la bienvenue pour libérer l’équipe et en entraîner d’autres par la suite. Pour moi, les principaux protagonistes seront Scarponi et Basso car ce sont les deux vainqueurs sortants. Ce sont des coureurs qui ont déjà gagné, donc ils ont déjà les clefs de la victoire. Après il y a de très bon grimpeurs comme John Gadret, Pozzovivo, les deux Colombiens de Sky Uran et Henao, les Vénézuéliens d’Androni qui peuvent créer la surprise s’ils ne concèdent pas de temps au Danemark.

« Humain », c’est souvent le terme qui revient à propos du parcours. Comment appréhendez-vous le Giro sur le plan de l’entraînement et de la récupération pendant les étapes ?
J’aime le Giro car c’est ce côté extravagant qui me plaît. Je n’aime pas la routine et les scénarios écrits d’avance. Chez les Italiens c’est une Commedia dell’Arte. La récupération est très importante. Il ne faut pas courir dans tous les sens et se disperser à droite à gauche, il faut rester concentré sur l’unique but qu’on se fixe avant le départ. Il faut garder tout son jus pour les situations imprévues. L’expérience y contribue grandement.

Propos recueillis par Nicolas Raybaud le 3 mai 2012.