Denis, que vous inspire le Tour de France ?
J’ai couvert le Tour pendant huit années, à l’époque sur Europe 1 puis une année pour TF1. J’ai ça dans mes gênes. Dès que le Tour de France arrive, une sorte d’excitation m’envahit. Devant la télévision le plus souvent car je suis rarement sur place. Quand des amis comme la Française des Jeux ou Amaury Sport Organisation ont la gentillesse de m’inviter, je viens faire une ou deux étapes comme c’est le cas cette année.

Quelles étapes allez-vous couvrir ?
J’ai fait l’étape Mâcon-Bellegarde-sur-Valserine et je serai là encore jusqu’à La Toussuire. J’aime cette ambiance-là et j’ai gardé de très solides amitiés, notamment avec Marc Madiot, qui a été mon consultant et qui est un type que j’aime beaucoup. Avec lui, je partage non seulement la passion du vélo mais aussi la passion de l’automobile.

De l’automobile ? Avec Marc Madiot ?
Oui, ça se sait un peu moins mais Marc est un passionné d’automobile. Nous avons d’ailleurs décidé de faire l’un et l’autre un aller et un retour. L’aller c’est moi sur le Tour, le retour ce sera lui sur un Grand Prix de Formule 1 à l’automne.

Ces deux jours sur le Tour, vous allez les passer avec la FDJ-BigMat ?
Le premier seulement pour suivre la dixième étape. Ensuite je vais directement à La Toussuire. J’entretiens des relations très privilégiées avec cette station, dans laquelle se rend ma famille depuis de longues années. Les gens de la station me sont très proches et j’avais envie de les soutenir dans cette opération parce que c’est très honorifique mais aussi très compliqué pour une petite station comme ça d’accueillir un événement aussi important. Mais c’est formidable pour le développement et la promotion d’une station comme La Toussuire.

Le vélo et vous, c’est une vraie passion ?
Une passion, je n’irais pas jusque-là. J’ai plus la passion de la course à pied mais je fais aussi du vélo dans l’objectif, secret pour l’instant, de disputer un jour un triathlon. Je fais un peu de VTT avec mon fils, sans prendre trop de risques. Et un peu de vélo de route mais je trouve ça très dangereux sur les routes trop passantes. Je suis un peu peureux en vélo mais j’aime ça.

Du VTT, où en faites-vous ?
J’ai la chance d’habiter en pleine forêt. C’est là que j’en fais, pas très loin de chez moi, dans la région parisienne.

Quel est votre premier souvenir de Tour de France ?
Ça remonte à 1992, l’année où je l’ai couvert pour la première fois pour Europe 1. Je me suis alors retrouvé dans une énorme machine. A l’époque Europe 1 était la station de radio officielle du Tour de France. Je me suis retrouvé dans une énorme machine, avec Jean-René Godart, avec des consultants de renom… On faisait des émissions avant, pendant, après l’étape. Le Tour de France m’a permis d’apprendre énormément de choses de mon métier, et ça reste, avec les Jeux Olympiques et la Coupe du Monde de football, parmi mes plus beaux souvenirs de journaliste sportif.

Comparativement à un Grand Prix F1, le Tour de France ne doit rien avoir en commun ?
J’ai envie de vous dire le contraire. C’est-à-dire que les gens qui suivent la Formule 1 et ceux qui suivent le Tour de France, c’est, au sens noble du terme, la France profonde. C’est la France des régions, les gens qui aiment le sport, qui aiment se retrouver au milieu d’une foule importante. Le profil-type des gens qui suivent la F1 et le Tour est assez semblable, même si les disciplines n’ont pas grand-chose à voir. Bien que…

Bien que ?
Il y a des similitudes. Quand on est capable de prendre les bonnes trajectoires en vélo dans une descente à plus de 100 km/h, on a un œil, des réflexes qui doivent s’apparenter à ceux d’un pilote de Formule 1 qui, dans sa monoplace, est capable de prendre les meilleures trajectoires dans les courbes à plus de 300 km/h.

Y a-t-il un coureur qui vous a marqué plus que les autres ?
Richard Virenque m’a vachement fasciné parce que j’ai tout connu de sa carrière. Sa progression, sa période de gloire, sa descente aux enfers avec l’équipe Festina, sa renaissance, son début de carrière dans son autre vie de consultant. C’est un type pour qui j’ai une grande affection et avec qui je partage de temps en temps de bons moments de course à pied. Marc Madiot et Gilbert Duclos-Lassalle sont aussi deux coureurs qui m’ont marqué. Quand on est capable de gagner deux fois Paris-Roubaix dans sa carrière, c’est qu’on est très, très fort.

Quelle va être votre actualité prochaine ?
Le 14 juillet je suis sur TF1, puis c’est le Grand Prix d’Allemagne de Formule 1 dans une semaine et demie. Je ferai ensuite la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, le Grand Prix de Hongrie, et puis après les vacances, chez moi, en Corse !

Propos recueillis à Mâcon le 11 juillet 2012.