La deuxième journée de l’Oxygen Challenge propose deux options en matière de Cantal ! Option jeune avec le cross-country 54 kilomètres, ou option plus mature avec le marathon 86 kilomètres. Les deux comptent pour les Oxygen Séries, seuls les barèmes de points varient, mais pas encore besoin de calculettes, ça viendra bien assez tôt. Dimanche, par exemple, avec les 34 kilomètres répartis en cinq spéciales, où l’on annonce Nicolas Vouilloz, autant dire que la gagne est déjà assurée ou alors…

Départ 8h00 pour les près de 400 concurrents parmi lesquels trois féminines dont Danièle Troesch, habituée à de telles distances sur les épreuves d’outre-Rhin. 13° dans la station du Lioran, température idéale, d’autant plus que dès la sortie de la prairie des Sagnes, c’est grimpe, direction Lavessière, là où arrivera la descente marathon de demain. Si la température extérieure va monter doucement, les premiers passages sont forestiers, avec la traversée de la forêt domaniale de Murat, et direction le col de la Molède situé à 1329 mètres d’altitude. Les chemins larges succèdent aux singles pas techniques pour les meilleurs, mais banzaï pour les moins aguerris. Le seul problème ce sont les barbelés qui longent les parcours, sortie de route fortement déconseillée !

Cette première partie assez facile digérée, c’est la longue montée vers le col de Prat de Bouc, à 1396 mètres. Double effet avec ce col. D’un côté on a une belle vue parfaitement dégagée pour évaluer les écarts avec ceux qui vous précèdent, de l’autre le sommet route (où passera le Tour de France, la route est actuellement en réfection) n’a rien à voir avec le sommet du GR 400. Et avec la chaleur qui s’installe progressivement (26° au Lioran au moment des arrivées), la difficulté va crescendo. Après le kilomètre 50, les crêtes tangentent le Puy de la Cède, le col de Chèvre, Puy Gros, une alternance de champs où l’herbe est haute et les pièges aussi nombreux qu’imprévisibles. Au choix, des pistes forestières assez défoncées, la bonne note étant que les passages de portages des années passées vers Thiezac ont été supprimés, autant de gagné. Les 20 derniers kilomètres sont nouveaux mais pas forcément simples à gérer, le finish par le chemin du prologue d’hier et la prairie des Sagnes sont les bienvenus et les jambes bien lourdes.

Qui dit marathon dit gestion. Des efforts, des réserves physiologiques, des ravitaillements et, avec plus de cinq heures d’effort pour les meilleurs (prévoir dix heures pour les ultimes classés), cette option est la bonne et les deux premiers sont partis piano pour essayer d’arriver sano, au moins dans les apparences. Arnaud Grosjean a pris cette option à la fois pour des raisons matérielles, son tout suspendu étant plus armé pour la seconde partie plus technique que pour la première plus roulante, mais aussi pour des raisons logistiques. Il enchaîne travail (pour ses sponsors) et VTT, et a fini son petit déjeuner vers 7h30 soit trente minutes avant le départ ! La digestion s’est donc faite sur le vélo, au moins pendant les deux premières heures, car au kilomètre 45, à Prat de Bouc, il est encore 5ème avec plus de quatre minutes de retard, mais c’était avant la remontée vers le Plomb du Cantal et sa remontée fantastique, que lui seul était capable d’offrir à ses adversaires, pour beaucoup partis fort et s’étant trop vite mis dans le rouge.

Autre bonne option, celle du pilote local Julien Toppan, qui travaille dans le vélo, du côté d’Aurillac, et n’a pas eu de soucis matériels à gérer ! Lui aussi est bien remonté et a eu la sagesse de finir main dans la main avec Aurélien Collet. A deux, c’est bien connu, on va plus loin, et ils ont mis 5h08’15 » avec Aurélien Collet, le Normand. Quant à ceux qui sont partis fort, très fort même, comme Nicolas Sire ou Frédéric Ischard, ils ont plutôt faibli et terminent 7ème et 8ème à 25 et 31 minutes du vainqueur du jour, qui aura mis 5h02’39 », « une de ses plus dures journées de vélo », comme il nous l’a confié à l’arrivée.

Les arrivées vont se prolonger jusque tard ce soir, la météo s’est dégradée sur les sommets et les organisateurs ont sagement rapatrié tous les compétiteurs sur le final du parcours 54 kilomètres, soit col de Prat de Bouc et retour sur Le Lioran direct en shuntant la longue montée vers le Puy Mary. Personne ne s’en plaindra assurément, et tout le monde s’y retrouvera.

Partis à 10h30 pour le cross-country 54 kilomètres, les premiers du « petit » parcours ont mis 2h47’21 » pour le vainqueur Charlélie Cantaloube et les arrivées se succèdent. Les états de fraîcheur sont un peu différents mais tous les arrivants reconnaissent le côté très sélectif du parcours, la dénivellation importante, avec une dominante, la beauté des parcours surtout avec le temps dégagé qui met en valeur le vert du Cantal à perte de vue.

Chez les féminines, où la plupart des concurrentes se sont alignées, c’est Carolie Redelsperger qui gagne en 3h14’04 », ce qui la place à la 11ème place au scratch.

Demain, repos pour ceux qui enchaînent les séries, les crosseurs auront une boucle de 25 kilomètres ouverte aux plus de 16 ans, 1050 mètres de dénivellation, et une nouveauté 2011, la descente marathon de 12 kilomètres avec départs en mass start : une le matin et la finale l’après-midi, la limite fixée à 250 inscriptions est atteinte depuis pas mal de temps. Repos pour les uns, mais les trailers, eux, vont attaquer dès 5 heures du matin, pour 70 kilomètres, bon courage.