Julie, tu possèdes cinq titres mondiaux en trial, peux-tu d’abord nous éclairer sur ta discipline ?
Le but du jeu du VTT trial est de franchir des obstacles naturels ou artificiels sans poser le pied à terre. Cela fait appel à des notions d’équilibre, de souplesse, de force et beaucoup de mental. En compétition, on a trois tours de six zones qu’il faut faire en quatre heures.

Faire de la moto trial est-il utile pour le VTT ?
Je me suis moi-même acheté une moto trial. C’est sûr que l’équilibre et la vision des trajectoires, c’est tout pareil. Certains gestes sont similaires mais cela reste tout de même deux sports bien différents.

Es-tu contente de ton dernier résultat aux Mondiaux ?
Oui, très contente, je n’ai jamais roulé aussi bien en compétition. Mes gestes étaient sûrs et efficaces, et j’étais dans ma bulle. Je roulais comme à l’entraînement.

A bientôt 28 ans, voilà près de dix ans que tu figures en haut de l’affiche de ton sport…
C’est vrai que dix ans c’est long. Mais c’est peut-être le minimum de temps pour acquérir une bonne maturité dans ce sport. Les dernières années de ma carrière en trial, j’ai senti que le mental jouait un rôle important. Ce mental, je ne l’avais pas à 17-18 ans.

Y a-t-il une relève derrière toi ?
En France, non. En tout cas, pas pour l’instant.

Il y a une école suisse et espagnole assez dominante dans le VTT trial, qu’en est-il de l’école française selon toi ?
L’équipe de France de trial est le parent pauvre de la fédération. Un ou deux stages dans l’année, ce n’est pas suffisant. Perso, je roulais 80 % de mon temps toute seule à l’entraînement. C’est moins simple pour progresser. Les Suisses ont déjà plus de compétitions chez eux. C’est très bon pour s’améliorer.

Y a-t-il une bonne ambiance en équipe de France ?
Très bonne. J’étais la seule fille donc un peu la « chouchoute ». J’ai terminé ma carrière de sportif de haut niveau en fin d’année 2009. Depuis, je n’ai plus fait de compétition ni en trial ni en cross. J’aurais le temps, je ferais un peu plus de compétitions d’enduro.

Quels est ton prochain objectif ?
Faire un podium à l’enduro des Hautes-Vosges ce week-end à La Bresse.

Penses-tu comme beaucoup que le VTT devrait avoir plus de catégories représentées aux JO ?
On aimerait tous que la descente ou le trial soient aux Jeux Olympiques, mais en trial il n’y a pas assez de concurrents au niveau mondial et c’est un sport qui manque de reconnaissance au niveau français, donc au niveau mondial, et donc une impossibilité d’apparaître au programme des Jeux pour le moment.

Quel est ton meilleur souvenir durant toutes ces années de compétitions ?
Beaucoup de souvenirs, des bons et des moins bons… mais mon meilleur c’est lors des Championnats du Monde aux Etats-Unis en 2001. J’ai fait la compétition en trial, on m’avait prêté un vélo. Une semaine après j’ai couru en cross-country, j’étais Juniors 2. Je revois la course encore très bien dans ma tête, je termine 3ème. Mais j’ai été actrice de ce Championnat. Mes amis et parents étaient tout au long du parcours, il y avait une ambiance de fou.

Propos recueillis par Emmanuel Chaillard – http://velotekiero.sportblog.fr