Alex, nous sommes à quelques jours de l’ouverture nationale à Cassis, comment te sens-tu et quel sera ton objectif sur cette exigeante épreuve ?
Je ne suis pas encore au top de ma forme, car mon premier objectif est la première manche de la Coupe de France à Saint-Raphaël. Je reviens de La Londe-les-Maures où le team Véloroc-Cavaillon s’est regroupé pour un stage de préparation encadré par Nicolas Filippi et Yvon Miquel. Le Raid OffRoad de Cassis sera encore pour moi une course de préparation, j’y suis engagé sur le 35 kilomètres.

Cet hiver, on a vu ton nom à plusieurs reprises dans des résultats de courses pédestres et des vétathlons. Comment organises-tu la coupure hivernale ?
Les vétathlons des 3C n’étaient pas prévus au programme, mais avec mon ami et entraîneur Marc Colom, nous avions envie de faire une course ensemble. Nous avions au départ envisagé un raid, mais il y avait trop de CO et nous avons eu peur de nous retrouver en Chine en perdition ! Ensuite, j’ai enchaîné sur les trails, où je prends vraiment du plaisir, où je retrouve une ambiance que j’ai connue dans les années 90 en VTT. J’ai fini avec l’Hivernatrail de Saint-Côme, où je suis vraiment allé au bout de moi-même, puis j’ai coupé quatre semaines.

Tu as intégré l’effectif du Véloroc-Cavaillon. C’est un retour aux sources après ta saison 2002 où tu avais signé d’excellents résultats ?
Effectivement je considère que cette saison 2002 fait partie de mes meilleurs résultats et souvenirs. Je suis heureux de retrouver Yvon et toute son équipe, de donner aussi un peu de mon expérience aux jeunes du team. Effectivement je continue à courir en Coupe de France et le Championnat de France Masters tout en épaulant Nicolas et Yvon pour l’encadrement et en assurant la mécanique du Team Véloroc-Cavaillon.

En 2010, tu as été un acteur majeur des Coupes de France Masters, avec des podiums. Quels seront tes objectifs 2011 ?
Je vise cette année le maillot de champion de France Masters, gagner la grosse cloche de la Pastourelle dans le Cantal, et me faire plaisir sur des courses comme le Raid Champsaur ou la Gamelle Trophy. J’ai coché aussi le Tour du Vaucluse en VTT.

Excellent vététiste, coureur à pied remarquable… une saison de X-Terra ne t’a jamais tenté ?
Si, j’ai déjà participé à une manche d’un X-Terra duathlon à Virée, j’ai fait 3ème en 2009. Une saison en X-Terra me tente et me trotte dans la tête mais il faut pour cela que j’apprenne à nager et il y a du boulot.

Tu es Catalan et tu as été pro dans une structure espagnole en 2001, 2002 et 2003. Comment perçois-tu le VTT en Espagne : coureur, matériel, course…
En Espagne, les courses étaient différentes. On peut dire qu’elles étaient en avance dans leur esprit avec des circuits couts et techniques, très spectaculaires pour le public. Un public plus présent aux abords des courses. C’est d’ailleurs cet esprit que l’on retrouve sur les circuits des Coupes de Monde actuellement. J’ai vraiment un bon souvenir de l’accueil des coureurs espagnols et catalans, certains font maintenant partie de mes amis. Les équipes espagnoles faisaient de gros efforts pour permettre aux coureurs d’évoluer dans de bonnes conditions. Maintenant je ne suis plus présent sur le circuit espagnol, je ne peux pas m’avancer. Cela dit, j’espère que le fait que José-Antonio Hermida soit champion du monde va booster le VTT en Espagne.

Tu pratiques le VTT depuis plus de quinze ans. Quels sont ton meilleur et ton pire souvenir en VTT ?
Le pire souvenir est de ne pas avoir été au bout de la sélection pour les Championnats d’Europe et du Monde, notamment en 2002. Le meilleur souvenir, il est difficile d’en choisir un… J’en citerai donc trois : ma première victoire en Coupe de France à Nistos en 1996, mon titre de champion de Catalogne en 2001 au scratch et ma place de premier Espoir du Tour VTT de Haute-Loire en 2002, avec le soutien de l’équipe du Véloroc-Cavaillon déjà à l’époque.

Les circuits de VTT ont tendance à être raccourcis à l’extrême, même si la fédé essaie d’améliorer l’aspect technique des parcours. Comment perçois-tu cela, toi qui a connu d’autres formats de Coupe de France ?
Moi, personnellement, je préfère les grands tours. Mais pour l’avenir du VTT, pour attirer le public, pour permettre aux médias de diffuser les courses, il est préférable de tabler sur des petites boucles plus techniques pour plus de spectacle et un peu moins de temps de course, un peu comme le cyclo-cross. Il me semble aussi que pour le passage des catégories Juniors/Espoirs, ce serait plus adapté.

Tu travailles dans un magasin de vélo à Lunel. Quelle est la tendance actuelle de notre sport au niveau vente et pour quelles raisons selon toi ?
Je travaille à Lunel dans un des trois magasins de cycles Winbike. La tendance du moment se concentre sur des VTT très polyvalents avec des débattements de 120 à 140, qui permettent de rouler en plaine et en montagne pour se faire plaisir sur tous types de randos. Bien sûr, l’enduro prend de plus en plus d’essor dans les ventes, que ce soit pour rouler dans les bike parks ou participer aux nombreuses courses organisées dans notre région. Je conclurai aussi en disant que le vélo est redevenu un moyen de locomotion et de plaisir pour rouler en famille grâce au développement des réseaux cyclables.

Propos recueillis par Jean-Baptiste Trauchessec.