Jordan, tu évolueras l’an prochain sous les couleurs de Focus-Coaching-system.fr , peux-tu nous expliquer ton choix ?
C’est assez simple, j’ai été en contact avec de belles équipes, mais ça n’a pas marché. Avec Stéphane et Titouan Perrin-Ganier, on en avait parlé et puis finalement tout est parti de là. C’est une nouvelle expérience pour moi, car c’est un team plus familial. Mais ça ne me dérange pas. Au contraire, je n’ai pas de pression.

Ton ambition est d’aller à Rio, tu as signé pour deux ans. Ta signature chez Focus n’est-elle qu’une étape en vue des Jeux de 2016 ?
C’est une première étape. Si tout se passe bien pendant ces deux années je n’hésiterai pas à signer de nouveau. Ce n’est que dans quatre ans. Il y a encore le temps d’y penser. Ce n’est pas ma priorité pour l’instant.

Tu seras le leader de cette formation, appréhendes-tu cette situation ?
Non, pas du tout. Au premier abord, c’est peut-être un peu flippant, mais avec une structure familiale comme celle-ci, il n’y a pas de raisons d’appréhender. Je connais la plupart des coureurs et j’ai de très bons rapports avec eux.

As-tu été contacté par de gros teams ?
J’ai été en contact avec la meilleure structure française, puis avec Bianchi, mais ça n’a pas fonctionné.

Avec Lapierre qui se détourne du XC et Focus qui arrive, es-tu plutôt pessimiste ou optimiste pour l’avenir du cross-country ?
C’est vrai qu’il y a plusieurs teams qui ont arrêté tel que Lapierre ou encore Trek, deux gros teams. Ça laisse perplexe pour l’avenir du cross, mais je reste optimiste. On sent qu’il y a des efforts qui sont faits du côté des médias et notamment sur les Coupes du Monde avec les retransmissions de courses sur internet et bientôt à la télé.

Comment qualifierais-tu ta saison 2012 ?
Un début de saison assez moyen, avec des problèmes aux genoux après quelques chutes. À partir de juillet, j’ai bien remonté la pente avec le maillot tricolore et une belle deuxième place à Val d’Isère. Je suis très satisfait, car les objectifs ont été atteints.

Sais-tu déjà quel sera ton programme en 2013 ?
Je n’ai pas encore fixé mon programme de compétitions avec mon entraîneur, mais je ferai la saison complète internationale, les Coupes de France, quelques Coupes de Suisse, et quelques courses sur route.

Conserver ton maillot de champion de France sera-t-il une de tes priorités ?
Oui bien sûr, c’est l’un de mes objectifs de la saison. C’est toujours un honneur de porter les couleurs de son pays sur le dos et c’est une motivation supplémentaire.

Ta deuxième place à Val d’Isère en Coupe du Monde prouve que tu fais partie des meilleurs Espoirs mondiaux, à quel rang te placerais-tu à l’échelle internationale ?
Je me verrais bien aux alentours du Top 5 mondial Espoirs, et réitérer des podiums en Coupe du Monde. Mais pour cela, il va falloir bosser. Ce ne sera pas chose facile.

Dans cinq à dix ans, penses-tu que tu pourrais être le chef de file de la nouvelle génération du XC français avec Victor Koretzky ou Titouan Carod ?
C’est encore assez loin, je n’y pense pas trop. Je préfère me concentrer sur la saison prochaine. Mais si tout se déroule bien et que j’évolue chaque année pourquoi pas.

Comment gères-tu cette période hivernale ?
Je m’entretiens, je fais un peu de cyclo-cross pour m’amuser. Je le pratique très peu. J’en fais deux ou trois pour garder une certaine condition physique, mais je ne ferai pas de saison entière. Je préfère souffler un peu l’hiver, car enchaîner saison sur saison, je trouve que ça fait beaucoup. Par contre j’aime bien regarder les courses sur internet. Je fais aussi du ski de fond, de la course à pied, un peu de musculation. J’ai de quoi faire et ça change un peu. Ça coupe un peu et dans la tête c’est bien, ça motive pour la saison prochaine.

Comment et avec qui vas-tu fonctionner côté entraîneur en 2013 ?
Depuis 2009 je travaille avec Yvan Clolus. Ça se passe très bien avec lui, j’ai un bon feeling. Lorsque j’étais à Besançon, je le voyais cinq jours sur sept donc c’était facile de communiquer, de donner mon ressenti. Cette année, je suis à Chambéry je le vois moins souvent, mais on s’appelle régulièrement.

As-tu déjà eu l’occasion de rouler sur tes nouveaux 27,5″ ? Si oui, quelles ont été tes sensations ?
Il y a eu quelques problèmes de fourche avec DT Swiss et il n’y en aura pas de disponibles avant la mi-saison. Donc je vais rouler jusqu’à ce moment en 26 et 29″. Je ne connais pas encore les cadres, mais d’après les autres coureurs, ils sont très bons. J’ai hâte de rouler avec pour voir ce que ça donne.

L’an prochain, Ag2r La Mondiale roulera sur des vélos Focus, pourrait-on te voir un jour sur route dans l’équipe de Vincent Lavenu ?
Je n’ai pas pensé à aller sur route, je me concentre sur le VTT uniquement. Je fais ce qu’il me plaît. Je me fais plaisir sur un VTT, c’est le principal, et je trouve que la route et presque un autre sport. Tu cours en équipe parfois pour les autres et cela ne me plaît pas vraiment.

On s’approche de la fin d’année et c’est l’heure des bilans, quel événement VTT t’a le plus fait vibrer cette saison ?
Bien sûr les Jeux Olympiques, même si je n’étais pas au bord du circuit pour voir les courses. Devant la télé j’étais comme un fou, surtout pour la victoire de Julie, c’était vraiment énorme.

Propos recueillis le 15 décembre 2012.