Simon, tu fais un sympathique retour en descente en remportant le Championnat de France Masters au scratch, pourquoi être revenu dans cette discipline ?
En fait, c’est un peu par hasard. Du fait de mon départ de chez Sunn, j’ai dû me remettre à rouler avec un vélo de descente pour aider le team Sunn-Montgenèvre à mettre au point son nouveau bike et ses nouvelles suspensions. C’est pour cela que l’on m’a vu à Brassac sur la première manche de Coupe de France, que j’ai d’ailleurs remportée en Masters. Je voulais retrouver des sensations de vitesse pour pouvoir être capable de donner des retours intéressants sur un vélo de DH.

Et tu as décidé d’aller plus loin ?
A partir de là, je me suis dit que c’était sympa de refaire un peu de descente, et surtout de se remettre à tester pas mal de nouveaux produits dans cette discipline. J’ai donc reçu fin juillet un joli Banshee Legend grâce à l’importateur français Aisabike, qui m’a prêté ce petit bijou sans contrepartie. Je me suis bien fait plaisir avec cette machine durant le mois d’août en allant rouler dans les Pyrénées. Alors, en guise de remerciements, j’ai décidé d’aller faire le Championnat de France pour essayer de décrocher le titre. Voilà le pourquoi du comment de mon retour à la compétition de DH.

Un retour couronné de succès, avec le titre national…
Je suis surtout revenu pour me mettre un peu la pression, retrouver un petit niveau pour me permettre de faire au mieux mon travail de chef de produit VTT et aussi me faire grave plaisir !

Tu connais donc bien ces deux disciplines, l’enduro et la descente, quelles sont selon toi les grandes différences et les similitudes entre ces deux pratiques ?
Vaste question… En fait, le problème est de définir ce qu’est l’enduro en tant que discipline de compétition. Il y a vraiment beaucoup de formats de compétition en enduro, c’est d’ailleurs une très bonne chose pour les pratiquants qui peuvent tous trouver du plaisir à venir rouler sur ces événements, mais c’est aussi un problème pour le haut niveau car les medias et les sponsors ont du mal à comprendre notre pratique. C’est donc très délicat de comparer la descente, discipline UCI réglementée, cadrée au plus haut niveau, et l’enduro au sens large du terme. Pour moi, je vois ça comme deux disciplines complémentaires et je ne conçois pas de rouler uniquement en DH ou en enduro, c’est un tout.

Comment répartis-tu ces deux disciplines dans ta pratique ?
Je roule en enduro toute l’année pour le plaisir de rouler mais aussi en compétition sur des formats variés comme les rallyes, Méga, ES, mais je roule toujours un peu en DH pour le plaisir, les sensations, la technique et aussi le matos. La descente, c’est un peu notre F1 à nous, vététistes, donc ça fait toujours rêver de rouler avec ces bikes de folie.

En quoi ces deux disciplines sont-elles complémentaires ?
Je pense que rouler en DH m’aide pas mal en enduro pour travailler ma technique et surtout ma vitesse. On a tendance, en enduro, au vu de l’évolution du niveau, à se concentrer sur le physique. Mais la vitesse et la technique sont primordiales pour rouler vite en enduro. Et puis je pense que la descente m’aide à me remotiver et à me faire progresser en enduro. Par contre, à l’inverse, il faut bien admettre que l’enduro ne m’a pas fait progresser en descente, même au contraire… Ou c’est peut-être seulement l’âge qui fait que les jeunes vont toujours plus vite que moi !

Cette année, tu travailles en collaboration avec Vertical Eight, pourquoi ce choix de t’associer avec cette marque et de rouler avec ses produits ?
En fait, cela vient tout d’abord d’un besoin. Vu que je roule pas mal en enduro et surtout en format rallye, il est important de trouver un sac à dos performant. De plus, avec mes nombreux voyages et trips pour le VTT, il me fallait aussi une bagagerie super adaptée à mes déplacements avec l’ensemble de mon matos. La filiation était toute logique avec Vertical Eight et Fred Funel, son boss, qui connaît vraiment bien nos besoins. C’est ce que j’aime avec ces produits, ce sont en premier lieu des produits techniques et adaptés à nos pratiques avant toute considération marketing. Je donne mes feedbacks, donc pour moi c’est vraiment la relation parfaite. Si tu ajoutes à ça le reste du team (Anne-Caroline Chausson et Yannick Pontal), avec qui on fait des trips vidéos, on peut imaginer le plaisir que c’est que de rouler et de travailler avec V8.

Propos recueillis par Lionel Beccari le 9 septembre 2011.