Depuis le début de la saison, Jolanda Neff est restée sur le nuage sur lequel elle s’était déjà installée toute la saison dernière. Dire que la Suissesse aborde les premiers Jeux Européens à Bakou dans la peau de la grande favorite pour le titre est un sacré euphémisme. La triple championne du monde Espoirs en titre a tout gagné ou presque sur son passage quand les grands rendez-vous ont commencé : les quatre premières manches de BMC Racing Cup et les deux premiers volets de la Coupe du Monde, courses qu’elle a à chaque fois remportées assez aisément. Pourquoi la donne aurait-elle été modifiée en Azerbaïdjan sur une course où les Suissesses partaient favorites d’emblée avec les absences de Gunn-Rita Dahle et de Pauline Ferrand-Prévot, arrêtée par une blessure qui s’apparente à une sciatique ?

Le contexte était pourtant sensiblement différent, du moins du point de vue du cadre dans lequel se déroulent ces premiers Jeux Européens. Le circuit tracé spécialement pour l’occasion est loin des standards techniques des plus grandes compétitions mondiales, quoique le terrain aride rend parfois les trajectoires fuyantes dans les descentes. Le tracé est certes assez peu technique, mais peut donc se retrouver piégeux. D’autant que deux difficultés météorologiques viennent s’ajouter. La chaleur qui ne ménage pas les pilotes sur ce circuit complètement à découvert et donc largement exposé au soleil. Et surtout le vent qui vient s’inviter dans la région de Bakou.

Dans ces conditions climatiques, mieux vaut savoir gérer son effort. Partir dès le premier tour comme elle l’avait fait à Albstadt il y a deux semaines serait du suicide pour Jolanda Neff. Aussi, la leader de la Coupe du Monde s’attache dans les premières boucles à se protéger du vent en laissant ses concurrentes provoquer une première sélection. Maja Wloszczowska s’en charge et réduit le groupe à une petite dizaine d’éléments. Restée groupée jusque dans le troisième tour, la tête de course s’éparpille quand Jolanda Neff accélère dans l’une des descentes en single du tracé. Immédiatement l’écart se crée avec la Polonaise qui ne parvient pas à s’accrocher. Un tour plus loin, alors que le cap de la mi-course est déjà dépassé, l’écart qui sépare les deux concurrentes est supérieur à la minute.

Au moment de franchir la ligne pour la dernière fois, le débours accusé par l’ancienne championne du monde dépassera les deux minutes. Maja Wloszczowska se fait même chiper la deuxième place par Kathrin Stirnemann qui offre le doublé à la Suisse. Représentée par ses jeunes Margot Moschetti et Perrine Clauzel, la France n’a pas démérité. Longtemps accrochée à sa 10ème place malgré les problèmes respiratoires qui l’affaiblissent depuis les manches de Coupe du Monde, la Monégasque échoue finalement aux portes du Top 10. L’Alsacienne termine de son côté 17ème.

Classement :

1. Jolanda Neff (SUI, Suisse) en 1h31’05 »
2. Kathrin Stirnemann (SUI, Suisse) à 2’03 »
3. Maja Wloszczowska (POL, Pologne) à 2’08 »
4. Eva Lechner (ITA, Italie) à 4’03 »
5. Linda Indergand (SUI, Suisse) à 4’11 »
6. Blaza Klemencic (SLO, Slovénie) à 4’24 »
7. Yana Belomoina (UKR, Ukraine)  à 4’42 »
8. Jenny Rissveds (SUE, Suède) à 5’17 »
9. Monika Zur (POL, Pologne) à 6’18 »
10. Tereza Hurikova (TCH, République Tchèque) à 6’26 »