Grande nouveauté cette année sur les Merrell Oxygen Séries, les coureurs ont le choix entre le marathon 86 kilomètres (ramenés à 79 kilomètres) ou le cross-country 52 kilomètres. Bien vu, car ce matin à 8h00, ils ne sont que 230 à s’élancer pour ce qui va être un marathon épique. Ceux qui sont restés sous la couette pour partir à 10h30 ont somme toute bien anticipé des conditions météo de la nuit cantalienne.

En mai dans le Cantal, mais quelque chose nous dit que le cas n’est pas isolé en France, la neige fait ce qui lui plaît et elle est tombée ce vendredi 14 mai, et plutôt bien tombée ! Les organisateurs ont dû activer le plan B, celui qui évite les plus hautes crêtes, pour ramener le parcours à de justes proportions, et 79 kilomètres suffiront pour tous les organismes. Il faut être guerrier pour s’élancer sur les distances marathon en général, mais la deuxième édition du Marathon du Merrell va rester dans les mémoires. A l’arrivée, c’est simple, que des coureurs d’expérience, pas de noms ronflants mais des pilotes qui ont déjà des championnats du monde, des raids Cristalp, beaucoup de marathons à leur actif, et en particulier une course VTT par étapes, la Transmaurienne-Sybelles, qui est sans doute la plus dure épreuve en plus d’être la plus haute.

Si, en 2009, le marathon VTT avait été marqué par des paysages à couper le souffle, des parcours où la poussière pouvait piquer les yeux, où la chaleur avait gêné certains organismes, l’édition 2010 a valu par la présence de la neige, car les sapins en étaient recouverts dès la barrière des 1000 mètres d’altitude et le Merrell Marathon surfe largement au-delà des 1000 mètres, pour un bon paquet de kilomètres. Pour situer l’ambiance, il suffit juste de rappeler qu’aux ravitaillements, l’organisation et les villages proposaient soupe chaude, thé, café, et même des chaussettes pour réchauffer les pieds gelés dans les montées mais surtout dans les descentes, avec ou sans couvre-chaussures.

« Grandiose, géant, la neige a donné de la grandeur à la course ». Tels sont les commentaires entendus sur la ligne d’arrivée au micro d’Eric Davaine, et ce sont des bourlingueurs des marathons qui s’expriment, il suffit de regarder la moyenne d’âge des premiers. On a affaire à des coureurs expérimentés, des gars qui savent se gérer, qui plus est quand la météo est froide, quand les calories sont brûlées non seulement par l’effort consenti, mais aussi pour lutter contre le froid et l’engourdissement.

Alors, pour rendre le parcours un peu moins long, les coureurs ont souvent choisi de rouler groupés, s’arrêtant aux ravitaillements de concert et assurant la causette, histoire de se rassurer et se soutenir. C’est ce qu’ont adopté comme rythme dès le départ les deux hommes qui vont animer toute la course, Rudy Decas et Romuald Gillard. Dès le premier point de contrôle au 23ème kilomètre, le col de la Molède, puis au lieu-dit Le Ché, encore au col de part de Bouc, le duo va sano à défaut de rouler piano. C’est la montée vers le point culminant du Plomb du Cantal qui va déterminer la hiérarchie, mais pas à la pédale, plutôt à la chaîne cette fois. Si les coureurs ont eu neige, pluie et humidité tout au long du parcours, le passage au plomb va se faire sur un chemin sinueux, gras, à la limite de l’adhérence, où il faut soit marcher soit mouliner. A ce petit jeu, Romuald Gillard va commettre une erreur de débutant, croiser sa chaîne et perdre un temps fou qui va remettre Rudy Decas dans le jeu, lui qui pensait avoir course perdue.

A l’arrivée, Rudy Decas l’emporte en 4h48’10 » et son compagnon de galère met plus de sept minutes de mieux ! 7’41 » exactement (4h55’51 »). En troisième position finit l’expérimenté Patrick Castanier en 4h56’20 ». Seuls ces trois coureurs passent sous la barre des cinq heures de course aujourd’hui. Bien plus nombreux seront ceux qui vont dépasser les sept heures, soit à peine 10 km/h de moyenne, mais aujourd’hui, l’important était d’avoir le courage de prendre le départ et de finir. Bravo à tous.

Sur le 53 kilomètres, c’est Jonathan Marguerite, le vainqueur du prologue, qui confirme et l’emporte très facilement. Salut militaire sur la ligne d’arrivée à l’appui. Quel dommage qu’il n’ait pu s’inscrire à temps et participer à l’enduro dimanche. A défaut, il se contentera du 25 kilomètres demain, avant de prendre le train et de « récupérer » sur les championnats départementaux route en Normandie. Marguerite gagne en 3h17’43 » et met un wagon à Jean-Yves Rannou (3h36’45 »), qui finit juste un peu devant notre confrère de Vélo Vert Yannick Oven en 3h37’22 ».

Demain, programme « détente » avec le cross-country 25 kilomètres. Départ à 11h00.

Classement Messieurs 79 km :

1. Rudy Decas en 4h48’10 »
2. Romuald Gillard en 4h55’51 »
3. Patrick Castanier en 4h56’20 »
4. Vincent Pages en 5h00’32 »
5. Geoffray Henriot en 5h02’01 »
6. Cédric Moyen en 5h10’30 »
7. Thibaut Ruamps en 5h13’46 »
8. David Montourcy en 5h18’08 »
9. Nicolas Elvers en 5h25’26 »
10. Stéphane Colas en 5h26’25 »

Classement Dames 79 km :

1. Viviane Rognant en 6h08’35 »
2. Stephanie Lajoie en 6h35’12 »
3. Céline Riviere en 8h16’03 »
4. Anne-Laure Caudal en 8h48’53 »
5. Cécile Bourgoin en 9h01’31 »

Classement Messieurs 53 km :

1. Jonathan Marguerite en 3h17’43 »
2. Jean-Yves Rannou en 3h36’45 »
3. Yannick Oven en 3h37’22 »
4. Adrien Glemarec en 3h38’49 »
5. David Lacoste en 3h40’03 »
6. Olivier Maignan en 3h43’59 »
7. Sylvain Rome en 3h45’54 »
8. Julien Gaulandeau en 3h48’49 »
9. Christophe Mestre en 3h50’44 »
10. Vincent Ramade en 3h52’14 »

Classement Dames 53 km :

1. Marion Lorblanchet en 4h25’38 »
2. Isabelle Noé en 4h52’50 »
3. Mylene Chalvin en 5h30’11 »
4. Fanny Frechinet en 5h45’40 »
5. Céline Gueury en 6h18’48 »
6. Sophie Fagoo en 6h46’03 »
7. Anne-Marie Lagier en 6h56’48 »
8. Mathilde Terral en 7h06’49 »
9. Emilie Gilliard en 7h10’45 »
10. Béatrice Glinche en 7h12’41 »