La poussière blanche du gravier et les routes de terre des  Strade Bianche sont de retour, samedi, pour la traditionnelle classique du Nord la plus au Sud de l’Europe. A seulement un mois des classiques flandriennes du mois d’avril, les routes blanches de Toscane vont fournir un élément de réponse sur l’état de forme des leaders de chaque équipe. 

Crée en 1997, l’Eroica Strade Bianche fût dans un premier temps une cyclosportive. Les Italiens les plus courageux s’affrontaient dans une ambiance de camaraderie sur les forts pourcentages des chemins agricoles de montagne de la Toscane. Mais 10 ans plus tard, la Monte Paschi Eroica s’invite sur le circuit professionnel. Très vite, cette course du début de saison a recueilli l’attention des coureurs et des médias. Les victoires de Philippe Gilbert (2011) ou de Fabian Cancellara (2008, 2012, 2016) ont propulsé cette épreuve à la classe 1.HC du calendrier, plus haute catégorie pour une course d’un jour du circuit Continental. Forte de son parcours escarpé, de ses paysages magnifiques, et de la présence de pointures du peloton, les Strade Bianche ont intégré le circuit World Tour l’année passée. La présence de grands noms s’explique également par son emplacement géographique et sa position dans le calendrier, parfaite préparation dans l’enchainement Tirreno-Adriatico et Milan-San Remo. 

La neige présente sur les routes

Cette année, les Strade Bianche pourraient être encore plus Bianche que jamais. L’épisode de neige qui a frappé la France a traversé les Alpes, et la Toscane est également habillée d’un manteau de neige. Les flocons ne seront sûrement pas au rendez-vous, samedi, au départ de la course. Mais la pluie pourrait faire son apparition et perturber les coureurs, lorsque la neige fondue se mélangera aux routes de terre. Pas de quoi annuler la course pour l’organisateur, Mauro Vegni. « Ce ne sera pas un problème pour samedi. Au pire, on verra une légère couche de neige sur les collines toscanes. Mais attendez-vous à voir une course épique » a déclaré Vegni à VeloNews. Les conditions dantesques pourraient avantager certains coureurs, habitués aux pistes et à la boue. Le Cyclocrossmen Wout Van Aert (Vérandas Willems Crelan) devrait être à son aise dans cet exercice, lui qui dispute pour la première fois cette course. 

Dans la même veine

Pour sa 12ème édition, les Strade Bianche reste la même. Le tracé du parcours 2017 est inchangé. Et comme depuis le début de son existence, la course terminera à Sienne, sur la Piazza del Campo. A travers le vignoble de la région de Chianti, les coureurs aborderont 11 secteurs de gravier ou de terre. Ce qui fait le charme de la course, ce sont également les pentes sinueuses qui atteignent les 18%. Dans les 30 derniers kilomètres de course, les trois côtes, dont deux secteurs, risquent de créer des écarts. Les jambes se feront lourdes dans les passages à 15% de Colle Pinzuto sur la terre. Dans le final, une dernière côte attendra les coureurs avec des pourcentages à 16% sur la Via pavée de Santa Caterina, avant de légèrement redescendre pour les derniers 200 mètres. 

Kwiato et les autres

Ils sont nombreux à vouloir accrocher une victoire sur les Strade Bianche. Le tenant du titre Michal Kwiatkowski (Team Sky) est bien présent et plus que jamais motivé. En effet, le Polonais s’entraîne sur les routes italiennes depuis plus d’une semaine, qu’il vente ou qu’il neige. Les températures négatives n’ont pas l’air de l’effrayer. Les Strade Bianche, c’est également l’occasion de revoir Peter Sagan (Bora Hansgrohe) sur son vélo. Après sa participation au Tour Down Under, le champion du Monde a choisi la Toscane pour se tester dans les côtes à fort pourcentage. Côté puncheur, à noter la présence de Philippe Gilbert (Quick Step Floors) qui a montré de bonnes sensations dans ce début de saison (2ème sur le Samyn, 5ème du circuit Het Nieuwsblad). Il ne sera pas le seul Belge à surveiller samedi, lorsque la route va s’élever. Greg Van Avermaet (BMC)Tiesj Benoot (Lotto Soudal), Sep Vanmarcke (EF Drapac) feront également figure de favori. Des grimpeurs seront également présents pour se jauger sur les pistes italiennes. Romain Bardet (AG2R La Mondiale), Vincenzo Nibali (Bahrain Merida), Alejandro Valverde (Movistar) ou encore Tom Dumoulin (Team Sunweb) pourraient jouer les trouble-fêtes sur la Piazza del Campo. -Léo Labica