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Une réflexion de Tony Gallopin très révélatrice


Franck PASTOR
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Marc Sergeant, le directeur sportif de Lotto-Soudal, rapporte que Tony Gallopin lui aurait avancé ceci pour expliquer sa contre-performance: il était placé trop loin dans la côte de Saint-Nicolas, parce qu'il n'imaginait pas qu'il y aurait des accélérations dans cette côte…

http://sporza.be/cm/sporza/wielrennen/1.2318719 (néerlandais, j'ai traduit le passage concernant Gallopin)

Ne s'attendre à aucune accélération dans la dernière côte officielle de Liège-Bastogne-Liège, dans un groupe encore dense alors que rien n'était encore joué… C'est pas très fin tactiquement d'une part, et d'autre part y a-t-il plus belle preuve de l'attentisme frileux généralisé qui régnait dans ce peloton? La plus belle des classiques est tombée bien bas… et bien par la faute des coureurs!

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Aucun favori n'a bougé avant Ans, à l'exception de Nibali qui a fait donner sa garde et de Valverde dans Saint-Nicolas. Tous les autres attendaient, attendaient, attendaient… Attendre, c'est devenu leur devise ou quoi? La Redoute complètement shuntée par tous, la Roche-aux-faucons boycottée par les premiers couteaux… Comment diable quelqu'un comme Gallopin peut-il seulement espérer remporter cette course face à des puncheurs de dernière côte comme Valverde ou Rodriguez sans attaquer bien avant???

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Les journalistes de Sporza n'ont vraiment pas une réputation d'affabulateurs. Du reste, il y a une interview audio de Marc Sergeant sur cette page (cliquer sur le "2" en bas à droite de l'image montrant Wilfried Peeters) qui dit exactement, en néerlandais bien sûr, ce qui est rapporté dans l'article. 

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Ils n'étaient que des ennemis dans leur sport. Une fois la carrière d'Anquetil terminée, 9 ans avant celle de Poulidor, les tensions (sévères quand même!) n'avaient plus lieu d'être. Mais je ne vois pas trop le rapport. Les propos de Sergeant, qui n'est pas un journaliste, qui n'a pas la réputation d'un petit rigolo et qui est le propre directeur sportif de Gallopin, sont enregistrés et répétés devant plusieurs sources, donc il n'y a guère de place pour le doute.

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Marc Sergeant a réellement dit cela et pour qui comprend le néerlandais, c'est vérifiable sur le site de Sporza dans son interview audio, comme je l'ai dit.

S'il peut y avoir un doute, c'est sur ce que lui a réellement dit Gallopin, mais comme Sergeant a vraiment une réputation de sérieux, j'ai tendance à la croire sur parole. Reste à savoir si Gallopin disait ce qu'il pensait. Pour ma part, c'est justement parce que c'est un peu gros que je pense que oui. Difficile d'inventer une excuse aussi peu «excusante».

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C'est une compétition de vélo... pas Disneyland Paris. Quand le team Sky est trop fort et fait péter le peloton, c'est le dopage. Quand il y a une multitude d'équipes avec de gros rouleurs (à minima Etixx, Astana, Katusha, Lotto, Sky) qui fatalement se neutralisent... c'est ennuyeux... enfin sauf si ça peut profiter à un français parce que là éventuellement c'est cool.

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On se "friterait" pour moins que cela, de nos jours !😉

 

 

Duel Poulidor - Anquetil : Paris Nice 1966. 

 

Plus que l'antagonisme régnant entre nos deux belligérants, c'est l'invraisemblable conflit qui émanent des "pro-Poulidor" face aux "pro-Anquetil" qui promet de chaudes et âpres empoignades lors de la prochaine, 53ème édition de la, Grande Boucle (ce Tour fera partie d'une prochaine écriture). Remontés comme des pendules helvètes et profondément excédés par les "malversations", dont c'est rendu coupable, comme nous allons le vérifier instamment et de manière objective, le clan Anquetil sur les routes de la Course au Soleil, à l'encontre de "Poupou", les enthousiastes, mais un tantinet revêches, "Poulidoristes" estiment qu'il serait de bon ton que leur brave mais récalcitrant Limougeaud favori terrasse enfin le boulimique et impétueux Normand. A l'inverse, les fiers et orgueilleux "Anquetilistes" gèrent à merveille cette irréversible montée d'adrénaline qui n'est pas sans rappeler, pour les "dinosaures" de la "Petite Reine", les joutes d'anthologie que se livrèrent, vingt ans plus tôt, les deux "monstres" Transalpin, Fausto Coppi et Gino Bartali. Un bref mais significatif rappel des faits est nécessaire pour bien comprendre le degré d'animosité qui ébranle la France cycliste en cette année 1966, en pleine "Beatlesmania" aigue. Après une année "sabbatique", opportune mais bien légitime, qui le vit faire l'impasse sur la kermesse de juillet, Jacques Anquetil nous revient tel qu'il nous était apparu un semestre plus tôt, lors de son exemption du Tour à savoir, serein, jovial et indubitablement, fort ambitieux. "Poupou", l'"homme-orchestre" de toutes les épreuves auxquelles il fait don de sa participation, arbore une mine déconfite. Sa désillusion, ou plutôt sa déconvenue, de l'été 65 face au néophyte "Bergamasque" l'a meurtri plus qu'il ne le laisse apparaître. Le résidant de Saint Léonard de Noblat, est animé d'un sentiment pour le moins cocasse. Dépité, furieux, revanchard, il ne peut, néanmoins, jamais se départir de sa sacerdocale "banane" qui irrite au plus haut point "Tonin le Sage". C'est tout le paradoxe "Poupou". Raymond demeure, malgré les situations les plus dramatiques, d'un optimisme béat. Il n'est heureux et fringuant que lorsqu'il chevauche sa docile monture. Sa passion communicative est telle que tout le bon peuple de France et de Navarre lui pardonne, inlassablement et immuablement  ses absences maintes fois réitérées, ses erreurs enfantines voir ses défaillances chroniques. Bref, on lui offre le Bon Dieu sans confession....

Enorme sensation lors de ce Paris Nice 1966. L'irréel, l'inconcevable se produit un 13 mars. Et oui, trois ans après l'assassinat de JF Kennedy et deux avant le meurtre de son cadet "Bob", mais aussi trois saisons avant que Neil Armstrong ne foule de ses "petons empruntés" le sol, jusqu'alors inexploré et vierge de notre "cousine" la Lune, un autre fait, tout aussi extraordinaire, va se produire sous nos yeux de misérables terriens. L'Ile de Beauté, hôte ô combien enthousiaste, de l'épreuve, chère à Jean Leulliot, sera le témoin privilégié et le théâtre "Shakespearien" du premier revers, de la déroute même, de "Maîtres Jacques", dans son exercice de prédilection, le chrono, et comble d'ignominie, face à son rival de toujours. Le camouflet engendre les interprétations les plus rocambolesques de la part d'inconditionnels et suiveurs émoustillés et avares d'objectivité. Il est vrai qu'un débours d'une seconde au kilomètre, le premier quintuple lauréat de la Grande Boucle, n'était pas coutumier du fait. En outre, la mémorable punition lui avait été infligé par l'ennemi intime celui qui doit perdurer dans son rôle d'indécrottable souffre-douleur. Les "Mouches ont changé d'âne", entendons-nous, à loisir, de Bastia à Ajaccio et en échos dans toute l'Europe vélocipédique. Quel affront ! L'"Empereur" détrôné et châtié en Corse, tout un symbole ? Que nenni !

Pour qui connaît, un tant soit peu, le natif de Mont Saint Aignan, d'aucun vous diront que le Normand blessé, humilié et lacéré par la critique que ne manque pas de lui asséner, à grands coups de manchettes sarcastiques, des "journaleux" en pénurie de scoop et dépourvus de matière grise, est tout excepté une victime expiatoire.

Au petit matin de la dernière étape, Raymond Poulidor exulte et aspire à une dernière journée de tout repos. Le parcours de cent soixante-dix bornes qui emprunte la corniche entre Antibes et Nice doit satisfaire les desseins de quiétude d'un leader en pleine confiance. On subodore, naturellement, notre "Poupou" national auréolé de cette certitude. Toujours est-il que ce dimanche 15 mars, le Normand usera de tous les expédients, sportifs et, pourquoi le nier, par moment beaucoup plus douteux, pour inverser la tendance et reléguer, une nouvelle et énièmes fois, le Limougeaud au rang qui lui est du à savoir, celui de Dauphin du "Maître" !

C'est dans cet atmosphère vicié voir glauque que les rescapés de ce Paris Nice de légende se rangent, un brin penauds, sous les ordres du "Monsieur Loyal" de l'épreuve. Les premières heures de course sont poignantes, chacun se toise du coin de l'oeil. La tension est palpable, le suspense, qui demeure, toutefois, rôde et tâtonne. A croire que le destin capricieux n'a encore pas choisi son camp. Les formations serviles des deux protagonistes sont figées, la moindre erreur, la plus petite incompréhension peut s'avérer fatale à son chef de file. Il serait, en outre, suicidaire de s'attirer les foudres du "chef" pour une faute d'inattention. La pérennité de la carrière de ces besogneux est à ce prix. Le temps qui passe, inexorablement, compromet d'autant les chances d'Anquetil d'inverser l'inéluctable. 

Les journalistes, frétillants de la plume, sont aux abois et, en mal d'Hollywood, mâchouillent stylo et crayon, les télescripteurs, ancêtres incontournables mais bruyant de nos ordinateurs actuels, frémissent mais ne frissonnent pas encore seuls, les "clans" déchaînés, qui bordurent l'étroite chaussée, vocifèrent leurs encouragements ou leur dédain, à défaut de haine.

C'est à ce moment précis, en plein marasme tactique, que le "Grand Fusil" ose une approche au sein d'un peloton apathique. Le conciliabule entre Raphaël Geminiani et le leader de Ford France est des plus expressifs, les grands moulinets décrits et la bouche béante et difforme de l'Auvergnat en atteste. Bien qu'infiniment respectueux de "Maître Jacques", Geminiani reste Geminiani. La marche à suivre est in extenso et immédiatement assimilée et adoptée. C'est alors un harcèlement en règle du leader des Mercier. Les Ford sont à la planche et ne relâchent à aucun moment leur étreinte, une vague déferlante s'abat sur la tête du peloton. "Stab", Pierre Everaert, Jean Claude Annaert, Paul Lemeteyer et Jean Claude Wuillemin giclent à tour de rôle, tels des sternes affamées "reniflant" un ban de sardines en goguette, isolant un peu plus, par la même occasion, le maillot blanc. Sur un  de ses énièmes démarrages le Breton de Plougasnou, Wuillemin "balance" sans vergogne le "British" des Mercier, Barry Hoban, coupable, à ses yeux, de nuire à l'"opération rachat". Bout en train de grand talent, le sprinter d'Antonin Magne, terminera et abandonnera ce Paris Nice vautré dans un fossé. Toutes ces péripéties, plus ou moins légales, n'affectent pas le moins du monde le Normand en revanche pour le Limougeaud, c'est une toute autre histoire. La confiance, accumulée tout au long de l'épreuve et sublimée, en outre, par son exploit de la veille, vacille et commence à prendre l'eau de toute part.  L'adversité, pourtant il connaît, "Poupou", d'ailleurs elle jalonne sa carrière depuis ses prémices, par contre, lorsque celle-ci use de tous les artifices, même les moins avouables, pour s'arroger le droit de le déstabiliser, là, il fulmine notre "bonhomme". Assailli de tous côtés, Poulidor est à l'orée de la rupture. Une ultime et tranchante attaque d'Anquetil aura, finalement, raison de la résistance du maillot blanc. Ce démarrage subtil et imparable ajouté au barrage savamment érigé et orchestré, de main de maître, par les Ford, ruinera tout espoir de retour du leader de la course. Il parviendra, néanmoins, dans un dernier sursaut d'orgueil, à recoller à la roue arrière du fuyard mais renoncera, finalement, peu après en moins de temps qu'il n'en faut pour le rédiger. Epuisé par les coups assénés et répétés du Normand, de ses équipiers et des alliés de circonstance, "Poupou" abandonnera, à trente misérables bornes de l'arrivée, étape et victoire finale à son rival de toujours. Pour se faire une idée du travail colossal accompli par les Ford lors de cette dernière demi-heure, il convient de rappeler que, outre Jacques Anquetil, bien évidemment, seuls Arie Den Hartog et Bernard Vandekerkhove parviendront à rallier Nice dans les délais. Les autres, tous les autres durent abandonner exténués.

A l'arrivée, hors de lui, "Poupou" hurle au complot, avouant qu'il lui serait, à l'avenir, terriblement ardu de remporter des courses contre ce "Patron renégat". La France cyclisme est en feu, une deuxième "guerre de religion", renaît de ses cendres, en quelque sorte. Le Tour qui se profile à l'horizon nous suggère des chaleurs incandescentes en perspective. Dorénavant, et à partir de ce 15 mars, "Poulidoriste" et "Anquetiliste" ne parleront plus le même langage.

 

 

Michel Crepel

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Attendre, c'est devenu leur devise ou quoi?

Je pense que oui. On n'a pas vu un grand LBL, comme on n'avait pas vu un grand Paris-Roubaix non plus. La raison:

Le professionnalisme poussé avec des équipiers presque aussi forts que les leaders. Ce sont des équipes très fortes au départ comme Etixx ou Movistar qui ont contrôlé toute la course, les leaders restant bien au chaud dans le peloton. Cela décourage les attaques de loin. Pour gagner maintenant, il faut de bons équipiers qui font toute la course en tête et qui se crament pour leur leader. On l'a bien vu avec Stybar qui a fait un boulot fou pour Etixx en ramenant chaque fois le groupe des leaders sur les échappés. C'était particulièrement bien visible dans les 30 derniers kilomètres. Quand on voit un cyclocrossman monter la Redoute en tête, c'est tout de même surprenant, comme le voir aborder la côte d'Ans en tête, à fond la caisse. Ne pas oublier non plus que Stybar avait déposé Valverde dans la finale de la Strade Bianche. Ce qui démontre que les équipiers sont très forts et ne sont pas loin d'égaler les leaders. Moreno chez Katusha pour Rodriguez n'est pas mal non plus et Quintana chez Movistar pour Valverde.

Pourtant, on a cru un moment qu'un scénario différent se produirait quand Astana s'est mis à attaquer dès Stockeu. C'était la première fois depuis longtemps que la course semblait démarrer dans le célèbre triptyque stavelotain. Le vent était très favorable, donc on pouvait y croire. Mais derrière les équipes étaient trop fortes et Scarponi et cie n'ont jamais eu plus d'1 minute d'avance. De même l'attaque de Kreuziger a été annihilée par le travail de Stybar.

La solution: Cyril Saugrain qui est consultant à la RTBF a donné une bonne piste. Restreindre le nombre de coureurs par équipe: 6 au lieu de 8. Ainsi il y aurait moins d'équipiers pour contrôler la course et, en bonus, un peloton plus réduit diminuerait le nombre de chutes. Bref on pourrait s'attendre à des courses beaucoup plus ouvertes où les favoris devraient se découvrir plus tôt par manque d'équipiers dans la finale.

Johan Museeuw avait émis une autre hypothèse (et il sait de quoi il parle) dans le journal "La dernière heure" en bébut de saison. On lui avait posé la question suivante:

L'an passé (2014), on a musclé Liège-Bastogne-Liège et la course n'a jamais démarré.

Réponse:

La nouvelle génération a une autre culture. Et surtout une autre manière de courir. On ne va pas dire à cause de quoi, tout le monde le sait..... Alors c'est une erreur de durcir tant et plus, au moment où tout n'est plus possible. C'est normal que les coureurs d'aujourd'hui doivent attendre plus qu'auparavant. Evidemment, ils n'ont plus qu'un seul moteur !


Je suppose que tout le monde a deviné à quoi Museeuw faisait allusion et, après tout, ce n'est pas plus mal s'il ne se trompe pas.


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253 km pour LBL ce n'est pas en adéquation avec le cyclisme d'aujourd'hui. Il n'y a pas assez de km pour réellement user le peloton. Il faudrait au minimum 20 bornes supplémentaires pour favoriser les plus endurants et une sélection naturelle. Tous les coureurs pros dignes de ce nom font du derrière moto, ce qui équilibre le rapport de force.

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