Alexandre Vinokourov. Posté en tête du classement général avec une avance confortable sur ses suivants directs, le Kazakh Alexandre Vinokourov (Astana) ne tient plus à céder l’avantage à qui que ce soit. Il a parfaitement géré les deux dernières étapes de transition, conclues au sprint l’une comme l’autre, et s’attend à devoir batailler à nouveau auprès de ses adversaires dans la longue étape de L’Aquila aujourd’hui, que certains pourraient mettre à profit pour effectuer un rapproché au classement général. « Hier, ça a été le premier jour vraiment tranquille depuis le départ, a confié Vino. Et une journée de plus avec le Maillot Rose. Vers L’Aquila, le parcours est dur, comme dans une classique. Le final est difficile mais ce sera plutôt aux autres d’attaquer. Mais après 230 bornes, les choses sont différentes, on ne retrouvera pas les mêmes coureurs. »

L’Aquila. Il y a un an, en avril 2009, les Abruzzes et L’Aquila en particulier avaient été secoués par un violent tremblement de terre. Un mois plus tard, les organisateurs du Tour d’Italie, qui célébrait alors son centenaire, s’étaient rendus sur les lieux à l’occasion de la journée de repos, ceci afin de témoigner de leur solidarité avec les habitants de cette région dévastée. Ils avaient alors fait une promesse : revenir avec le Giro à l’occasion d’une véritable étape afin de montrer l’affection et la chaleur des gens du cyclisme envers les victimes. La promesse sera donc tenue aujourd’hui puisque l’étape la plus longue du Tour d’Italie, 262 kilomètres, s’achèvera dans les rues de ce village frappé par le séisme.

Tyler Farrar. L’Américain Tyler Farrar (Garmin-Transitions) confirme actuellement ses belles dispositions pour le sprint. Il a remporté sa deuxième étape du Tour d’Italie hier et conforté son avance au classement par points, dont le leader est matérialisé cette année par un Maillot Rouge. « Je pense que j’ai la meilleure équipe pour lancer le sprint, a-t-il déclaré, rapporte l’AFP. C’est un peu plus facile dans ces conditions car j’ai toute confiance en mes équipiers. Dans le dernier kilomètre, c’était vraiment fou et même un peu dangereux à cause des virages, des petites rues. J’étais en bonne position et je suis resté dans les roues jusqu’aux derniers moments. Dean a lancé le sprint de façon incroyable. J’ai hésité un peu pour voir s’il pouvait gagner mais j’ai vu Sabatini qui arrivait derrière. Notre travail pour monter un train commence à porter ses fruits. »

Le road-book :

11ème étape : Lucera-L’Aquila (262 km). Le calme, savouré hier sur la route du Giro, aura probablement été de courte durée. Aujourd’hui, les coureurs entament leur remontée de la botte italienne à travers une étape marathon dont la distance a de quoi en effrayer plus d’un : 262 kilomètres entre Lucera, dans les Pouilles, et L’Aquila, dans les Abruzzes. Le Tour d’Italie rendra ainsi hommage à une région dévastée par le terrible séisme qui l’a ébranlée il y a un an, faisant 308 morts et plus de 65.000 victimes qui se sont retrouvées sans logement. Cette étape, qui est la plus longue du Giro 2010, empruntera des routes particulièrement accidentées avec trois ascensions majeures et une multitude de côtes cassantes. L’arrivée sera en outre jugée au sommet d’une côte de 2 kilomètres à 5,2 %, dont un passage à 11 % sous la flamme rouge.