Alexandre Vinokouorov. En reprenant possession du Maillot Rose hier soir au terme d’une étape des plus épiques, le Kazakh de l’équipe Astana a estimé que le Giro avait vraiment commencé. « Ca a été une étape particulièrement dure. J’ai été un peu surpris en arrivant sur les routes non asphaltées. Ca ressemblait un peu à Paris-Roubaix. Ca a été dur pour tout le monde mais je suis satisfait, j’ai eu un bon rendement dans les ascensions. Quand Nibali est tombé, j’ai bien entendu qu’il y avait eu une chute mais je n’ai pas su tout de suite qui était impliqué. Quand j’ai vu que Nibali ne revenait pas, j’ai suspecté qu’il était tombé. Pour moi, le Giro a vraiment commencé aujourd’hui. Evans a fait une grosse impression, il a montré qu’il était en bonne condition. Je pense que la route lui convenait mieux qu’à moi. Tout se décidera maintenant en dernière semaine. »

Vincenzo Nibali. Le porteur du Maillot Rose a perdu son bien en chutant avec ses coéquipiers dans un virage en descente, à 35 kilomètres de l’arrivée. Très vite réduit à mener la chasse avec le seul Ivan Basso, également tombé, Vincenzo Nibali (Liquigas-Doimo) a cédé 2’00 » sur la ligne d’arrivée. « Perdre le Maillot Rose ainsi me laisse un goût amer dans la bouche, a-t-il confessé. Jusqu’à l’instant de la chute, nous menions la course avec attention et mes sensations étaient bonnes. J’observais du regard mes adversaires et j’étais prêt à répondre à d’éventuelles attaques de leur part. La chute a ruiné nos plans. Je suis déçu mais je veux regarder devant. L’envie de lutter est restée intacte. » Désormais 5ème du classement général à 1’33 », Vincenzo Nibali entend prendre sa revanche dans la montagne.

Ivan Basso. Pour le Lombard aussi, la journée d’hier a été difficile. Ivan Basso (Liquigas-Doimo) est tombé avec ses coéquipiers Vincenzo Nibali, Valerio Agnoli et Alessandro Vanotti. S’il est reparti aussitôt, il a préféré attendre ses équipiers pour rentrer mais n’y est pas parvenu. Il a terminé l’étape à 2’05 » de Cadel Evans. « Ca a été une journée malchanceuse et très difficile, malgré les jambes qui tournaient comme je le voulais. Quand j’ai chuté je suis réparti rapidement mais revenir tout seul sur le peloton aurait été une entreprise ardue alors j’ai attendu que mes coéquipiers reviennent et nous avons commencé la poursuite. Les portions boueuses ne nous ont pas aidés. Mon retard au général ne m’inquiète pas. Pas plus que je ne m’exaltais quand j’avais cumulé de l’avance. » Nibali et Basso ne souffrent que de contusions légères.

Cadel Evans. Le champion du monde de BMC Racing Team a fait honneur à ses couleurs en triomphant hier d’une étape épique. Il remonte ainsi à la 2ème place du classement général à 1’12 » d’Alexandre Vinokourov. « Je pense que c’est une bonne position en ce moment, a estimé Cadel Evans. Nous verrons demain comment se passera la première vraie étape de montagne. Il y a un long chemin à parcourir jusqu’à Vérone. L’étape des routes blanches est une étape qui me convenait parfaitement et nous nous y sommes bien préparés. La reconnaissance de la course que nous avons faite a été rentable. » La formation BMC Racing Team avait en effet tout particulièrement préparé cette grande étape du Tour d’Italie. Le matériel n’avait pas été négligé et, de la même manière que sur les grandes classiques, la formation américaine avait délégué du personnel au bord de la route pour tendre une roue à un coureur en cas de crevaison.

Carlos Sastre. Au moment où le Tour d’Italie entrera enfin dans la montagne aujourd’hui, l’Espagnol Carlos Sastre (Cervélo TestTeam) accuse déjà un énorme retard sur les autres favoris du Giro. 24ème à 7’06 » d’Alexandre Vinokourov, le grimpeur a sans doute perdu toute chance de remporter la course rose hier sur les routes blanches, où il a concédé 5’21 ». Sa journée a été un enfer. Piégé dans une bordure dans un premier temps, il est revenu mais a été impliqué dans la chute qui a mis à terre Vincenzo Nibali et Ivan Basso. « Ca a changé le cours des choses, a raconté Carlos Sastre. Je me suis fait mal et mon vélo de rechange fonctionnait mal. Je ne pouvais ni monter ni descendre les pignons. J’ai dû faire tout le premier secteur en terre comme ça. Puis je suis encore tombé. Il va me falloir récupérer car la route est encore longue. »

Le road-book :

8ème étape : Chianciano Terre-Terminillo (189 km). Sans doute n’avions-nous pas pris la mesure du parcours proposé en première semaine de Giro, mais autant dire qu’il se sera passé bien des choses durant cette première semaine de course. Rares auront été les jours (jeudi et vendredi en fait) où les favoris n’auront pas été mis à l’épreuve. Tout cela avant même la première étape de montagne, qui viendra clore aujourd’hui cette semaine numéro une. Les coureurs quitteront alors la Toscane pour rejoindre le Latium et une première arrivée en altitude au Monte Terminillo, une longue et rude ascension de 16,1 kilomètres à 7,3 %. Il s’agit d’une pente régulière, sans véritables accrocs particulièrement intenses, avec deux longues portions à 7,5/8 % entrecoupées d’un passage moins raide de 2 kilomètres à 3/4 %.