Pour gagner le Tour du Trentin, il convient de posséder deux atouts dans son jeu : savoir grimper les premiers cols ouverts de la saison… et être matinal. Les étapes de l’épreuve italienne se disputent de bon matin, départ 9h45 pour une deuxième étape tracée aujourd’hui entre Mori et Sant’Orsola Terme (152 km). Il s’agit du premier contact avec la montagne. Il en suivra deux autres demain et après-demain dans ce qui est, avec trois arrivées en altitude en quatre jours, la course par étapes la plus montagneuse du calendrier. La montagne, dans cette étape, n’interviendra que dans le dernier tiers de la course, ce qui laisse une ouverture à Juan-Pablo Forero (Colombia-Coldeportes), Marco Frapporti (Team Idea), Matthias Friedemann (Champion System) et Davide Mucelli (Utensilnord Named), les premiers attaquants après 20 kilomètres de course.

Les 6’40 » d’avance prises par les quatre éclaireurs leur permettront d’atteindre le Passo Redebus, le premier des deux cols majeurs de la journée dont le sommet est situé à 30 kilomètres de l’arrivée. Là, la course devient plus dure pour tout le monde. A l’avant, Marco Frapporti fait encore un peu de résistance. Il franchira la difficulté en tête mais sera rejoint après la descente, en direction de la montée finale. Au sein du peloton les différences se font également. Et de manière intensive. Le peloton se fractionne, sous la conduite de l’équipe Astana, et deux favoris sont pris au piège. Domenico Pozzovivo, dont l’équipe Colnago-CSF Bardiani avait pourtant comblé sa principale lacune hier en signant un invraisemblable 3ème temps dans le chrono par équipes, est distancé. Même topo pour Ivan Basso (Liquigas-Cannondale), qui n’est plus que l’ombre de lui-même cette année et ne pèsera pas davantage sur le Tour du Trentin.

C’est un peloton réduit à une petite trentaine d’unités qui se présente dans la montée finale vers Sant’Orsola Terme (8,3 km à 5,7 %). Les équipes Astana et Lampre-ISD s’allient alors pour maintenir une allure élevée et s’épargner des attaques. Le groupe des hommes forts, s’il perd des unités, reste ainsi compact jusqu’à 300 mètres du sommet, le moment choisi par Damiano Cunego (Lampre-ISD) pour porter un effort décisif. Le Véronais, blessé dans son orgueil dimanche, victime d’un accrochage dans la montée du Cauberg alors qu’il se sentait en mesure de jouer la gagne dans l’Amstel Gold Race, évacue ici toute sa déception. Son démarrage est vif, son accélération nette. Seuls deux coureurs restent dans son sillage, Carlos-Alberto Betancur (Acqua & Sapone) et Roman Kreuziger (Astana), qu’il précède sur la ligne. Mais c’est à Mathias Frank (BMC Racing Team), 7ème, que revient momentanément le maillot de leader.

Demain jeudi, la troisième étape se disputera entre Frutti et Brenzone (167,8 km).

Classement 2ème étape :

1. Damiano Cunego (ITA, Lampre-ISD) les 152 km en 3h59’30 » (38,1 km/h)
2. Carlos-Alberto Betancur (COL, Acqua & Sapone) m.t.
3. Roman Kreuziger (TCH, Astana) m.t.
4. Eros Capecchi (ITA, Liquigas-Cannondale) à 3 sec.
5. Francesco Reda (ITA, Acqua & Sapone) m.t.
6. Hubert Dupont (FRA, Ag2r La Mondiale) m.t.
7. Mathias Frank (SUI, BMC Racing Team) m.t.
8. Marc De Maar (AHO, Unitedhealthcare) à 9 sec.
9. Alessandro Bisolti (ITA, Team Idea) m.t.
10. Bartosz Huzarski (POL, Team NetApp) m.t.

Classement général :

1. Mathias Frank (SUI, BMC Racing Team) en 4h15’20 »
2. Roman Kreuziger (TCH, Astana) à 3 sec.
3. Carlos-Alberto Betancur (COL, Acqua & Sapone) à 7 sec.
4. Marco Pinotti (ITA, BMC Racing Team) à 9 sec.
5. Damiano Cunego (ITA, Lampre-ISD) à 10 sec.
6. Francesco Reda (ITA, Acqua & Sapone) à 16 sec.
7. Eros Capecchi (ITA, Liquigas-Cannondale) à 19 sec.
8. Miguel-Angel Rubiano (COL, Androni Giocattoli) à 27 sec.
9. Bartosz Huzarski (POL, Team NetApp) à 29 sec.
10. Michele Scarponi (ITA, Lampre-ISD) à 34 sec.