Stéphane, comment avez-vous approché la saison 2013 après l’arrêt de Saur aux côtés de Sojasun ?
Nous avons mené un gros travail de recherche de partenaire, même si nous avions la garantie depuis fin juillet de poursuivre au même niveau avec Sojasun. Il n’y avait donc pas péril en la demeure dans le sens où l’équipe était pérennisée. Le groupe pour 2013 a vraiment du sens, du corps. Tout a bien pris entre les garçons, c’est réjouissant, à voir maintenant comment cela va se concrétiser sur le terrain. Nous avons réalisé un stage à Benidorm un peu plus long qu’à l’accoutumée. Il a renvoyé de très bons signaux.

L’absence d’un leader comme l’était désigné l’an passé Jérôme Coppel va-t-il obliger le groupe à travailler différemment ?
C’était notre souhait. L’année dernière, nous avons monopolisé beaucoup d’énergie autour de Jérôme Coppel pour un résultat nul. Nous nous sommes remis en question à ce sujet. Nous avons ressenti une volonté générale, de la part du staff comme des coureurs, de pouvoir avoir plus de libertés. C’est le choix que nous avons fait. Bien que le leader reste l’équipe, je pense que des individualités peuvent se révéler.

Il n’était donc pas question de faire appel aux services d’un nouveau leader après le départ de Jérôme Coppel ?
Un leader tel que j’en entends parler, c’est-à-dire un coureur capable de faire dans les cinq premiers du Tour, il n’en existe pas dans nos moyens. Ensuite nous avons bien compris l’an dernier que faire dans les quinze premiers du Tour, c’est très beau, mais que pour la répercussion, ça n’apporte pas grand-chose. 2012 a été la meilleure saison sportive de l’équipe depuis sa création en 2009, or elle s’avère la moins bonne dans les échos du fait d’un Tour de France moyen. On a dépensé l’énergie de beaucoup de coureurs pour protéger Jérôme Coppel, qui a terminé 21ème…

Regrettez-vous la stratégie sur laquelle vous aviez misée ?
Le résultat n’a pas été là mais j’assume ce choix. J’avais pris des engagements vis-à-vis de Jérôme, nous les avons tenus, depuis nous nous sommes remis en question. Quand Jimmy Casper est parti, on nous a reproché un défaut de sprinteur. On s’est alors aperçu qu’on gagnait plus de courses avec des coureurs différents. C’est ce à quoi je m’attends pour 2013, la parole est maintenant aux coureurs !

Le point d’orgue d’une saison, ça reste une participation au Tour de France. Comment gagner votre sélection ?
J’espère que la sélection se fera sur le critère sportif. Les valeurs de l’équipe sont de gagner, développer la performance, et ensemble grandir. On va déjà gagner, comme on l’a toujours fait depuis nos débuts avec près de 90 victoires en quatre ans. Nous avons terminé 2012 à la première place du classement par équipes de l’Europe Tour, et nous sommes la 21ème équipe mondiale dans la hiérarchie sportive, devant Cofidis et derrière Europcar.

Votre non-sélection pour le Critérium du Dauphiné laisse-t-elle planer l’inquiétude dans la perspective d’une invitation pour le Tour de France ?
Non, dans la mesure où il faut aussi qu’il y ait un roulement entre les équipes sur ces épreuves. Maintenant, et c’est ce que je dis aux coureurs, nous aurons le Tour de Suisse pour nous rattraper sportivement, si nous y sommes invités. Nous avons déjà obtenu notre sélection pour Paris-Nice et le Tour de Catalogne, nous attendons impatiemment les sélections pour les classiques ardennaises, sur lesquelles nous espérons également nous illustrer cette saison.

Propos recueillis à Paris le 25 janvier 2013.