Si l’étape du jour s’était arrêtée à 40 kilomètres de l’arrivée, il n’y aurait pas eu grand chose à raconter. Il faut dire que le profil de l’étape du jour ne se prêtait pas à de réels bouleversements. Du Mans à Chateauroux, le profil proposé est plat, tout plat. Alors, le scénario d’une longue journée devrait rapidement se dessiner. L’étape d’hier a encore laissé des traces et la plupart des rescapés de cette première semaine de la Grande Boucle ont besoin d’un peu de répit avant de partir à l’assaut du Massif Central, dès demain. Hier, c’est un des coureurs les plus talentueux du peloton mondial qui l’a emporté. Edvald Boasson-Hagen, 24 ans, s’est imposé au sprint à Lisieux. Pourtant, les purs sprinteurs croyaient en leur chance mais c’est une bosse dans les 3 derniers kilomètres qui les a éloignés d’une victoire d’étape tant espérée.

Aujourd’hui, il n’y a pas grand chose qui semble en mesure d’arrêter les hommes forts des sprints massifs. Aussi, les 218 kilomètres entre Le Mans et Châteauroux semblent avoir été tracés à leur guise. Aujourd’hui, il n’y a pas de doute, c’est par un sprint final que doit se conclure la 7ème étape du Tour de France 2011. A la simple évocation d’une arrivée massive, des noms se dégagent immédiatement. Celui de Mark Cavendish (HTC-Highroad), déjà vainqueur à Châteauroux en 2008, il est un sérieux candidat à la victoire d’étape. A son nom, s’ajoutent ceux d’André Greipel (Omega Pharma-Lotto), Alessandro Petacchi (lampre-ISD) ou bien encore celui du Français Roman Feillu (Vacansoleil-DCM).

Face à un profil aussi plat, à de si longues lignes droites, il parait inimaginable de voir quelques hommes s’échapper. Aucune côte répertoriée au classement du meilleur grimpeur et un sprint intermédiaire placé à 25,5 kilomètres de l’arrivée, il n’y a vraiment pas grand chose à aller chercher. Pourtant, 4 hommes vont trouver la force de s’échapper. Une fois n’est pas coutume depuis le début de la semaine, parmi les 4 garçons qui prennent la poudre d’escampette dès le premier kilomètre, il y a, encore et toujours, un coureur de la FDJ. Un puis deux, Mickaël Delage et Gianni Meersman (FDJ) se disent sûrement qu’une telle aventure à deux passera plus vite. Il faut également espérer que Yannick Talabardon (Saur-Sojasun) et Pablo Urtasun (Euskaltel-Euskadi) soient de bonne compagnie.

Le vent se lève et la nervosité avec, Wiggins souffre à terre de ses illusions qu’il sait déjà perdues.

Rapidement, cet aléa ne fait plus de doute et les voilà partis ensemble pour une longue journée, seuls devant. Ils ont bien quelques châteaux de La Loire sur leur route pour se distraire. Mais c’est une bien maigre consolation vis-à-vis des efforts fournis. Ensemble, ils n’iront pas visiter les inventions de De Vinci au Clos Lucé, leur avance maximale de 8′ à 143 kilomètres de l’arrivée ne le permet pas, tant pis. Mais ensemble, ils vont se relayer toute la journée, longue et monotone journée à travers les sublimes paysages proposés. Dans le peloton, il y a bien les HTC-Highroad pour emmener mais ils savent que les 4 de devant finiront par se rendre sans qu’ils y soient forcés bien longtemps. Finir par se rendre, c’est ce à quoi s’est résolu le malheureux Tom Boonen (Quick Step). Victime d’une lourde chute, le Belge a définitivement mis pied à terre à 124 kilomètres de la ligne d’arrivée.

Si le départ était donné du Mans, aucune sortie de route n’était pour autant envisagée au départ de l’étape. Erreur. Alors que les premières bordures se forment à 64 kilomètres de l’arrivée sous les effets du vent, les esprits s’échauffent et le repos annoncé est rapidement écourté. L’écart avec la tête de course se réduit à vue d’oeil et les premières chutes interviennent. Celles de Tony Gallopin (Cofidis), Roman Kreuziger (Astana) et de Yaroslav Popovych (RadioShack) pour commencer à 48 kilomètres de l’arrivée. Mais c’est une autre qui va bouleverser la marche sereine du peloton. Alors que de nombreux coureurs essayent de se replacer en tête de peloton, Dumoulin (Cofidis), Coppel (Saur-Sojasun), Farrar (Garmin-Cervélo), Vinokourov (Astana) et deux des principaux outsiders à la victoire finale à Paris, Bradley Wiggins (Team Sky) et Chris Horner (RadioShack) sont pris dans une chute.

Pour le dernier cité, la course va rapidement reprendre ses droits mais en ce qui concerne Bradley Wiggins, les images deviennent rapidement tragiques. Posté sur le côté gauche de la chaussée, le Britannique se tient le bras, cette image ne trompe pas, il doit malheureusement abandonner. Devant, la grande explication se prépare sans lui, sans eux, qu’importe. Un peloton réduit avale les hommes de tête pour se présenter dans les rues de Châteauroux via de longues lignes droites. Les HTC-Highroad font un travail extraordinaire pour placer Mark Cavendish sur orbite et le Britannique les en remercie. Alors que son compatriote Wiggins pleure, lui, rit. Vainqueur pour la 2ème fois à Châteauroux, déjà vainqueur sur le Tour cette année au Cap fréhel il y a deux jours, Cavendish est l’Angleterre qui rit. Wiggins l’Angleterre qui pleure des pensées de maillot jaune en une chute évaporées.

Dès demain, les coureurs s’attaqueront au Massif Central via 189 kilomètres au départ d’Augurande et une arrivée à Super-Besse. Hushovd devrait vivre là son dernier jour en jaune.

Classement 7ème étape :

1. Mark Cavendish (GBR, HTC-Highroad) les 218 kilomètres en 5h38’53 »
2. Alessandro Petacchi (ITA, Lampre-ISD) m.t.
3. André Greipel (ALL, Omega Pharma-Lotto) m.t.
4. Romain Feillu (FRA, Vacansoleil-DCM) m.t.
5. William Bonnet (FRA, FDJ) m.t.
6. Denis Galimzyanov (RUS, Katusha) m.t.
7. Thor Hushovd (NOR, Garmin-cervélo) m.t.
8. Sébastien Turgot (FRA, Europcar) m.t.
9. José-Joaquin Rojas (ESP, Movistar) m.t.
10. Sébastien Hinault (FRA, Ag2r La Mondiale) m.t.

Classement général :

1. Thor Hushovd (NOR, Garmin-Cervélo) en 13h58’25 »
2. Cadel Evans (AUS, BMC Racing Team) à 1 sec.
3. Frank Schleck (LUX, Leopard-Trek) à 4 sec.
4. David Millar (GBR, BMC Racing Team) à 8 sec.
5. Andréas Klöden (ALL, RadioShack) à 10 sec.
6. Jakob Fuglsang (DAN, Leopard-Trek) à 12 sec.
7. Andy Schleck (LUX, Leopard-Trek) m.t.
8. Tony Martin (ALL, HTC-Highroad) à 13 sec.
9. Peter Velits (SLO, HTC-Highroad) m.t.
10. Robert Gesink (PBS, Rabobank) à 20 sec.

Classement par points :

1. José-Joaquin Rojas (ESP, Movistar Team) 167 pt
2. Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto) 156 pt
3. Mark Cavendish (GBR, HTC-Highroad) 150 pt
4. Thor Hushovd (NOR, Garmin-Cervélo) 130 pt
5. Romain Feillu (FRA, Vacansoleil-DCM) 99 pt
6. Cadel Evans (AUS, BMC Racing Team) 98 pt
7. André Greipel (ALL, Omega Phrama-Lotto) 78 pt
8. Tyler Farrar (USA, Garmin-Cervélo) 76 pt
9. Sébastien Hinault (FRA, Ag2r La Mondiale) 60 pt
10. Denis Galimzyanov (RUS, Katusha) 55 pt

Classement de la montagne :

1. Johnny Hoogerland (PBS, Vacansoleil-DCM) 4 pt
2. Anthony Roux (FRA, FDJ) 3 pt
3. Cadel Evans (AUS, BMC Racing Team) 2 pt
4. Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto) 1 pt
5. Mickaël Delage (FRA, FDJ) 1 pt
6. Anthony Delaplace (FRA, Saur-Sojasun) 1 pt
7. Lieuwe Westra (PBS, Vacansoleil-DCM) 1 pt
8. Alberto Contador (ESP, Saxo Bank-SunGard) 1 pt

Classement des jeunes :

1. Robert Gesink (PBS, Rabobank) en 28h29’47 »
2. Rein Taaramae (EST, Cofidis) à 1’53 »
3. Arnold Jeannesson (FRA, FDJ) à 2’17 »
4. Rob Ruijgh (PBS, Vacansoleil-DCM) à 2’32 »
5. Jérôme Coppel (FRA, Saur-Sojasun) à 2’56 »
6. Geraint Thomas (GBR, Team Sky) à 2’58 »
7. Edvald Boasson-Hagen (NOR, Team Sky) m.t.
8. Kristjan Koren (SLO, Liquigas-Cannondale) à 3’04 »
9. Rui Alberto Faria Da Costa (POR, Movistar) à 3’42 »
10. Cyril Gautier (FRA, Team Europcar) à 3’44 »

Classement par équipes :

1. Team Garmin-Cervélo (USA) en 84h39’01 »
2. Team Leopard-Trek (LUX) à 4 sec.
3. RadioShack (USA) à 10 sec.
4. HTC-Highroad (USA) à 13 sec.
5. Quick Step (BEL) à 1’21 »
6. Rabobank (PBS) à 1’34 »
7. Katusha (RUS) à 1’46 »
8. Team Europcar (FRA) à 2’10 »
9. Movistar (ESP) à 2’29 »
10. Omega Pharma-Lotto) à 2’53 »