Victor, tu as terminé 2ème du scratch de la 3ème manche de Coupe de France, t’attendais-tu à ce genre de performance dès ta première année chez les Espoirs ?
Oui, je voulais faire un podium à Locminé. Julien Absalon et Stéphane Tempier n’étaient pas là. Les meilleurs n’étaient pas tous présents. J’avais de bonnes sensations et même avec un Tempier, j’aurais pu faire une 3ème place. Je suis vraiment très content, je m’attendais à performer sur ce circuit. C’est ma seule course de juin étant donné que je passe le Bac. Il fallait que je me mette un objectif précis, c’est ce que j’ai fait. Je me suis bien motivé la semaine précédente, je savais que j’allais jouer le podium du scratch. En plus, le fait d’être à domicile pour Adrisport me mettait une motivation en plus. Ils sont très contents, moi aussi, c’est top !

Tu négocies très bien ton passage entre les Juniors et les Espoirs.
C’est vrai que j’ai réellement passé un cap cette année comparé à l’an dernier. Pour la 2ème manche de Coupe du Monde à Nove Mesto, je fais 8ème. J’étais satisfait, mais j’avais une côte fêlée. Je sais que je peux faire mieux. Pourquoi pas un podium en Coupe du Monde Espoirs ? Mais je ne me prends pas trop la tête. Ça va venir avec le temps.

Comment expliques-tu cette bonne entrée dans la catégorie supérieure ?
J’ai énormément progressé physiquement cet hiver. Ce n’est pas seulement dû à l’entraînement, c’est surtout que mon corps évolue. J’avais déjà connu une adaptation de ce genre entre ma 2ème année Cadets et ma 1ère année Juniors, l’année où je suis devenu champion du monde. J’ai vraiment franchi un cap. L’entraînement l’explique aussi un peu. Mais c’est naturellement que ça s’est fait. J’imagine que ce sera le cas pour les prochaines années. Je m’imagine dans le futur, jouer des places en Coupe du Monde Elites.

N’as tu rien changé dans ta préparation ?
J’ai tout de même augmenté mes charges d’entraînement par rapport à l’an dernier. Mais l’an dernier, si je m’entrainais de la même façon, je n’aurais jamais pu encaisser. Cette année, je peux supporter de plus grosses charges d’entraînement. Tout se fait par étapes. Mon entraîneur Gérard Pegon est très bon pour cela et je le remercie. Il me suit depuis trois ans. Grâce à lui, j’arrive à franchir des paliers, sans griller d’étapes. On est vraiment une équipe qui gagne.

Quels seront tes prochains objectifs ?
Je ne pourrais pas faire les Championnats d’Europe puisque je passe le Bac. J’aurais pu y participer, mais je préfère laisser ma place à quelqu’un qui va performer, qui va être en forme. Je ne pourrais pas être au top et je ne suis pas du genre à prendre une place pour prendre une place. Si j’y vais, c’est pour performer.

Comment fais-tu pour combiner le haut niveau avec cette année de Terminale toujours importante ?
Ce n’est pas évident. Quand on revient au Lycée, c’est un autre monde, personne ne sait que l’on est parti ! Il faut se remettre à jour. Mentalement aussi, c’est difficile. Passer d’une Coupe de France ou une Coupe du Monde aux cours à reviser le Bac en l’espace de deux jours, ce n’est pas évident. Il faut à chaque fois se remettre dedans. Mais j’espère que je vais avoir mon Bac !

Ton prochain objectif se situera après mi-juillet ?
Oui ce sera les Championnats de France. Je me connais et je sais que je peux aller chercher le maillot même si je suis Espoir 1ère année. Je vais me préparer avec mon entraîneur pour être en forme là-bas. Je ne vais pas faire de compétition d’ici là. Juste une course sur route et ensuite je m’entraînerai avec mon frère. Je vais planifier tout cela avec mon entraîneur, mais pour être en forme, il faut passer pas mal d’heures sur la route. Chacun gère comme il le veut, mais c’est comme cela que je fonctionne. J’espère que ça va payer.

Tu parles de ton frère, Clément, professionnel chez Bretagne-Séché Environnement, pourrais-tu suivre le même chemin que lui ?
Physiquement, il est aussi fort que moi, mais techniquement, lui était en dessous et il a donc préféré partir sur la route. Il marche très bien, il a un gros moteur. Personnellement, je pense plus continuer dans le VTT. Sur la route, ce n’est pas la même mentalité. C’est un peu plus perso. En VTT, tout le monde se connait, tout le monde se dit bonjour. On peut aller dans un autre team pour demander de l’aide. C’est ce que j’aime dans le VTT. Pour le moment, je ne suis pas prêt à passer sur la route. Peut-être que j’y passerais un jour, mais je reste concentré sur le VTT. Mon objectif à long terme serait de performer aux Jeux Olympiques. J’aimerais y aller une fois dans ma vie. Pourquoi pas dès 2016 ?

Penses-tu que tu pourrais être à Rio ?
Oui, je parle simplement de qualification. C’est un objectif que je me donne à long terme, ce n’est pas impossible. Quand je vois qu’à Locminé, il n’y a que Maxime Marotte qui est 2 minutes devant moi et que je me suis relâché sur la fin… Je suis Espoir 1ère année, mais dans trois ans, ce ne sera pas pareil. Je serai plus âgé. J’aurai pris du physique. Je pense que c’est possible, j’espère que ça se réalisera.

Quelles relations entretiens-tu avec ton frère ?
On se motive tous les deux. J’ai roulé avec lui avant Locminé. Il reprend sur la route après sa fracture de la clavicule. Je l’aide à reprendre. On se chambre un peu, mais ce n’est jamais méchant. Quand un des frères est dans une phase descendante, l’autre le remonte. On arrive à se maintenir l’un l’autre. Je le remercie parce qu’il m’a bien aidé durant mes premières années en VTT. C’est lui qui m’entraînait chez les Cadets. Il m’a permis de monter au haut niveau. J’essaye de prendre le relais. Actuellement, je l’aide à reprendre. Le mental joue beaucoup. C’est cool de voir deux frères qui s’entraident dans le sport.

Propos recueillis à Locminé le 9 juin 2013.