Le cinquième jour de l’Absa Cape Epic est presque un jour de repos car les coureurs n’ont qu’à affronter un circuit de 27 kilomètres en contre-la-montre avec leur équipier. Comme sur les grands tours, les départs se font dans l’ordre inverse du classement général. Le circuit est une boucle autour de Worcester, avec près de 900 mètres de dénivelé positif, quasiment entièrement en monotrace, très physique mais cependant ludique. Ce sont les spécialistes du cross-country olympique qui sont les grands favoris. Logiquement, l’équipe Specialized de Sauser et Stander s’impose dans cet exercice.

Sixième étape, le peloton quitte Worcester pour Oak Valley et une course de 123 kilomètres. Le départ est neutralisé derrière voiture pour sortir de la ville. Au panneau, les fauves sont lâchés et l’entrée dans le premier chemin déclenche la bagarre. Un premier regroupement s’opère dès que les coureurs retrouvent un bout de bitume. Le scénario se répètera pendant les 35 premiers kilomètres, avalés en une heure. Une cinquantaine d’équipe sont encore présentes en tête. A l’approche des premières vraies difficultés, l’équipe Specialized, seconde au général, prend les commandes et va imposer un train d’enfer. Se relayant efficacement, Sauser et Stander vont provoquer la sélection et seuls les Bulls 1 ainsi que les Trek des frères Flükiger sont encore présentes pour aborder au kilomètre 90 la grosse difficulté de la journée, une montée de 10 kilomètres et 500 mètres de dénivelé positif. Les Bulls 1 et les Specialized se surveillant mutuellement, ce sont les Trek qui parviennent à s’échapper et qui vont s’imposer sur ce long marathon. Les frères Flükiger avaient déjà remporté une étape en 2009, ils renouvellent leur exploit sur l’étape la plus longue de cette édition 2010, eux qui n’ont que 21 et 24 ans. Les Specialized terminent seconds, suivis comme leur ombre par les leaders Bulls 1, bien décidé à le rester.

Septième étape, au départ d’Oak Valley et autour de cette superbe contrée viticole, pour une étape de 99 kilomètre et 1800 mètres de grimpée. Dès le départ, les Specialized, qui ont une dizaine de minutes de retard sur les Bulls 1, attaquent et mettent la pression sur toutes les autres équipes. Les 50 premiers kilomètres assez roulants permettent l’écrémage. L’entrée dans les plus beaux single-tracks de la région vont voir la course se décanter puisque ce sont encore les frères Flückiger qui s’échappent et s’imposent devant les Bulls 1 et le team Merida d’Hermida, qui monte pour la première fois de la semaine sur le podium. L’équipe Specialized a essayé de faire basculer la course en sa faveur mais elle a encore perdu du temps face aux redoutables allemands de chez Bulls Platt et Sahm. Avec plus de douze minutes d’avance, la course semble jouée.

La dernière étape hier reliait Oak Valley à Lourensford, seulement 65 kilomètres mais toujours 1700 mètres de dénivelé positif. Etape traditionnellement la plus courte de l’Absa Cape Epic mais de loin pas la plus facile, très exigeante avec en son milieu le passage d’un col à près de 900 mètres d’altitude. Et après une semaine d’effort et près de 700 kilomètres de VTT, les organismes sont atteints et une défaillance toujours possible. Pour une fois, le départ n’est pas trop rapide, comme si tous les coureurs attendaient ce dernier jour comme une délivrance.

A l’approche du col, la course va s’accélérer et les équipes n’ayant pas encore remporté d’étape font le forcing. Ainsi, les Merida qui ont goûté pour la première fois au podium samedi, passent à l’attaque et en gérant la fin d’étape, la remporte. Pas de changement au général. Malgré un problème de chaîne à mi-parcours, ce sont bien les Bulls 1 qui s’imposent pour la deuxième année consécutive, une première dans l’histoire de l’Absa Cape Epic où aucune équipe n’avait réussi à conserver sa couronne. Un petit mot sur les équipes françaises qui ont terminé cette course d’anthologie : Thomas Dietsch se classe 12ème, le Team Offroad Starbike.com 29ème, les Réunionnais de Cyclozone 40èmes et 287ème, les Passe-partout 121èmes et Frédéric Savre des Tamarins 183ème, le tout sur 455 équipes classées. – Remerciements Jean-François Bossler