« A un moment ou l’autre je vais vieillir et un petit jeune va venir prendre ma place, mais apparemment ce n’était pas encore pour cette année ! » Rémy Grosdidier est imperturbable. Depuis cinq ans qu’il évolue dans la catégorie Masters, il n’a pas laissé échapper le moindre Roc Masters. Qu’importe les années qui s’ajoutent aux autres quand chaque édition lui apporte un flot de nouveaux adversaires fraîchement débarqués dans la catégorie, le commercial Look de 34 ans réussit toujours un coup maintes et maintes fois répété. Après avoir observé ses adversaires à la sortie de la base nature, il fait le forcing avant la première difficulté pour entamer un cavalier seul.

« C’est un peu le même schéma depuis cinq ans maintenant, reconnaît Rémy Grosdidier, qui n’a pas manqué une édition du Roc en vingt ans, depuis les rangs Cadets ! J’ai mis un gros coup de pression dans la descente précédant le Fournel pour creuser l’écart tout en essayant d’économiser le matériel, car sur ces pistes on n’est jamais à l’abri d’une crevaison. Puis j’ai fait l’effort dans la montée. » Autant dire qu’en s’évadant si vite, l’Alsacien aura tôt fait abstraction de la présence sur la grille de départ de Jérémy Mounier, sacré champion du monde Masters (en 30/34 ans) en Andorre au mois d’août.

Le Sigolénois n’avait pas prévu de pousser si loin sa saison, mais la conquête d’un maillot arc-en-ciel l’a invité à faire des heures supplémentaires sur la selle pour boucler sa saison VTT au Roc d’Azur, où il n’était plus venu depuis de nombreuses années, quitte à renoncer à la première Coupe de France d’une saison de cyclo-cross qu’il attaquera après une courte coupure. « Hier déjà j’avais vu que je n’avais pas de bonnes sensations, et ça s’est confirmé pendant la course, précise Jérémy Mounier. Ça a été dur dès le départ. Rémy est parti dans la première bosse. J’ai essayé de m’accrocher mais j’ai vu tout de suite que ça n’allait pas le faire. »

Et voilà comment, une fois encore, Rémy Grosdidier aura parcouru la quasi intégralité des 42 kilomètres du Roc Masters seul en tête. Un Roc Masters réactualisé avec un parcours plus tonique obligeant à maintenir un effort constant, des descentes rapides et parfois cassantes… mais également davantage de sections roulantes. De quoi justifier pour la première fois l’utilisation par Rémy Grosdidier d’un 29″ semi-rigide : le dernier-né de la gamme Look, le 979. Un choix concluant. « Sur les parties plates, quand il faut relancer, ça envoie bien par rapport au tout suspendu, précise l’Alsacien. En revanche, en descente, j’allais moins vite. Je sentais que le vélo m’embarquait alors qu’on colle beaucoup plus au sol avec un tout suspendu. Il fallait faire attention à ne pas se faire prendre au jeu pour ne pas finir dans le décor. »

Mais au bout des 42 kilomètres – et après la traversée d’un gentil bourbier formé sur la base nature à 300 mètres de l’arrivée après les intempéries du week-end passé –, le décor reste le même pour Rémy Grosdidier, habitué à la première marche d’un podium où le rejoignent Jérémy Mounier et Nicolas Durin.

Classement :

1. Rémy Grosdidier en 1h47’52 »
2. Jérémy Mounier en 1h49’29 »
3. Nicolas Durin en 1h50’08 »
4. Thibaut Vassal en 1h50’14 »
5. Romain Bouther en 1h50’59 »
6. Ernesto Mendoza en 1h50’59 »
7. Julien Toppan en 1h51’09 »
8. Nicolas Lejeune en 1h53’06 »
9. Romain Sdrigotti en 1h54’43 »
10. Emmanuel Cibat en 1h55’12 »