Jaroslav, raconte-nous ta course aux Jeux et ton duel avec Nino Schurter…
Je pense que c’était une course excitante entre nous, une des plus grandes courses de VTT. C’était une super course pour moi bien sûr, mais aussi pour tout le monde. Fontana était le moins bon du groupe de tête. Il a tenté le tout pour le tout dans le dernier tour dans le Snake Hill. Mais ce n’était pas possible d’attaquer à cet endroit. Il a pris un bon départ. C’est ce qu’il fait toujours mais habituellement il est de moins en moins rapide au fil du parcours. Fontana était la surprise.

C’est la course la plus dure de ta carrière ?
Oh, je ne sais pas (il rit). C’était une course très rapide. Mais quoi qu’il arrive, les Jeux Olympiques changent la vie de tous les athlètes. C’est le meilleur qui puisse t’arriver.

Au palmarès des Jeux Olympiques, tu as succédé à Julien Absalon…
Julien est une légende. Il a été champion du monde à de nombreuses reprises, deux fois champion olympique. Ce serait beaucoup de travail pour moi de lui ressembler et d’avoir son palmarès. Je compte bien essayer dans le futur mais Julien est irrattrapable. J’espère qu’il continuera encore longtemps. Ce serait bon pour notre sport. Il pourrait être à Rio car il est encore jeune. L’important est qu’il garde le moral. S’il se ressource, il pourra gagner de nouveau.

Lors de la cérémonie de remises des médailles, tu portais des bottes bleues, pourquoi ?
Oui, c’était cool comme style. C’étaient nos bottes pour la cérémonie d’ouverture. Elles étaient spécialement faites pour le climat londonien, comme il y pleut souvent ! On avait ces bottes, des parapluies, etc.

Tu es venu au Roc d’Azur où tu as remporté le marathon. Pourquoi avoir choisi de finir ta saison là-bas ?
J’étais déjà venu trois fois. C’est un gros événement. Il y a tellement de gens ! Des pilotes sympas, la plage. C’est la meilleure course pour finir la saison. Sur le marathon, c’était bien car nous étions ensemble avec Christoph Sauser. Il était aussi fort que moi. Plus fort, je ne sais pas, mais j’étais un peu plus rapide sur la plage. Je n’ai pas participé au Roc le dimanche car j’avais des rendez-vous prévus le lundi à Prague. J’aurais aimé y participer, j’espère le faire l’année prochaine.

Quel sera ton programme pour 2013 ?
Je ne sais toujours pas, j’ai signé un nouveau contrat mais je ne suis toujours pas décidé. Je ne sais pas si je vais aller sur la route, rester sur le VTT ou faire les deux. C’est encore trop tôt pour dire quoi que ce soit.

On pourrait donc te voir sur la route…
C’est possible mais je voudrais toujours m’aligner sur les grandes courses VTT. Les Jeux Olympiques ont eu un vrai effet bénéfique sur la discipline en République Tchèque. La question est vraiment difficile. Je ne sais pas. J’ai besoin de réfléchir mûrement à tout ça et je me déciderai.

La route, est-ce un réel objectif ?
Oui, participer à des courses sur route a toujours été un rêve pour moi. C’est le top niveau du cyclisme. J’ai tout gagné en VTT : les Jeux, les Championnats du monde et d’Europe, la Coupe du Monde… Ce serait un nouveau challenge pour moi. Je verrai bien, je ne sais pas si je serai meilleur sur route. Ça prendra du temps, c’est un nouveau sport, une nouvelle discipline.

Si tu devais choisir une équipe sur route, laquelle serait-ce ?
Peut-être Omega Pharma-Quick Step, il y a Zdenek Bakala (NDLR : le milliardaire qui détient l’équipe), mon ami Zdenek Stybar et beaucoup d’autres coureurs venant de République Tchèque et de Slovaquie. L’important est de rester sur des vélos Specialized. Je veux continuer avec cette marque parce que c’est le mieux pour moi.

Propos recueillis à Fréjus le 12 octobre 2012.