Julien, tu as remporté la première manche de la Coupe de France à Saint-Raphaël. Mais non sans difficultés…
J’avais pris un petit peu d’avance sur Alexis Vuillermoz. Mais au sommet de la bosse, au plus loin du parcours, j’ai tapé une pierre, et j’ai crevé. J’ai dû faire toute la descente sur la jante. Je ne pense pas avoir perdu trop de temps sur cet incident, mais quand je suis arrivé à la zone technique, j’ai voulu descendre ma chaîne sur le petit pignon pour faciliter le changement de roue pour mon mécanicien. Mais en fait, j’ai été trop brutal et j’ai cassé la chaîne. Mon mécano a donc dû changer la roue et changer la chaîne, mais il été vraiment extrêmement rapide. Il a changé tout ça en 45 secondes.

Du haut niveau à tous les échelons…
Oui, du haut niveau, ce qui m’a permis de repartir juste devant Alexis. Je suis reparti sans doute un peu trop vite. J’ai creusé l’écart d’un coup mais j’ai accusé un peu le coup derrière. Il m’a fallu un peu de temps pour récupérer et gérer le retour de Jean-Christophe Péraud.

Tu es parti très vite sur ce circuit pour t’isoler rapidement. Pourquoi un tel départ ?
Je n’ai pas voulu sous-estimer un pilote comme Alexis Vuillermoz, si c’était pour me retrouver dans le dernier tour avec lui. J’ai voulu le lâcher. S’il était revenu, il serait revenu, mais j’ai essayé de l’avoir à l’usure. Il a fini par lâcher, et heureusement d’ailleurs que j’ai pris rapidement du temps, parce que j’en ai eu besoin pour mon problème mécanique.

Une crevaison, ce n’est pas dramatique, mais as-tu eu peur quand tu as vu la chaîne qui est tombée ?
Eh bien je me suis dit qu’une crevaison, c’était 25 secondes, tandis qu’une chaîne, ça peut rapidement monter à 1’30 ». Mais mon mécanicien a mis moins d’une minute à réparer. J’avais 1’10 » d’avance sur lui avant mes soucis mécaniques et je repars finalement avec 10 secondes d’avance.

Tu es reparti très vite après tes ennuis mécaniques, tu ne souhaitais pas faire un bout de route avec Alexis Vuillermoz ?
Disons qu’il m’a soudain vu dix mètres devant lui et qu’il a repris espoir. C’était important de tout de suite remettre un coup pour ne pas lui laisser cet espoir. On est en tout cas loin de la configuration de course de 2009. Je ressors avec le moral nettement plus gonflé que l’année dernière.

Evolues-tu dans la marge de progression que tu t’étais fixée ?
Oui, je pense que le timing est bon. Il y a encore du travail à faire mais il reste encore un mois à travailler avant la première Coupe du Monde.

Propos recueillis par Jean-Eric Lacotte à Saint-Raphaël le 28 mars 2010.