Miguel, on te retrouve cette année sous un nouveau maillot, qu’est-ce que ça fait ?
Les années passent et je suis toujours présent sur les compétitions. Avec toujours un maillot de team. Certes, ce n’est pas une grande équipe mais elle est ambitieuse, c’est le principal. Je le suis aussi et j’espère faire de grands résultats sur ma fin de carrière. Pour l’instant ça se déroule bien. J’ai fait 8ème de la Maremma Cup auprès des pilotes de la Coupe du Monde et en partant de l’arrière. C’est un premier exploit. Le deuxième, c’est de remporter l’OffRoad de Cassis douze années après ma dernière victoire là-bas. Tout cela me donne de nouvelles ambitions pour rivaliser avec les meilleurs dans les jours à venir.

Qu’est-ce qui a changé dans ta façon d’aborder le VTT ?
J’ai retrouvé le plaisir sur chacune des courses auxquelles je prends part alors qu’il y a quelques années, c’était un calvaire. C’est la grande différence du Miguel 2010. Je me fais vraiment plaisir du départ à l’arrivée. Je ne compte pas les tours en me disant plus que trois tours, plus que deux tours. Je me fais plaisir et c’est ce qui me fait vraiment avancer cette année.

Quels sont tes objectifs précis cette saison ?
De rentrer parmi les meilleurs en Coupe du Monde. J’espère ne pas avoir d’ennuis mécaniques sur la première manche afin de finir avec les meilleurs et de rentrer dans les points UCI. Il faut que je finisse dans les 50 premiers. Après, j’aimerais faire un bon petit résultat à Houffalize, où est basée mon équipe. Tout le monde me dit qu’un Top 20 y serait bien, j’aimerais faire un Top 10. Et puis faire une belle saison, constante. Les objectifs, on les verra au fur et à mesure. Le plus important, c’est que je sois motivé. Les sensations sont là et on fera le bilan en fin de saison.

La Coupe de France constitue-t-elle un objectif pour toi ?
Non, pas le classement général. Je souhaite déjà finir la saison, après on verra quant aux objectifs plus lointains. J’ai parlé des Jeux Olympiques de Londres… J’ai l’ambition d’y aller, après tout dépendra si un sponsor financier peut arriver et me soutenir jusqu’au bout.

Comment ton retour a-t-il été accueilli dans le monde du VTT ?
J’ai entendu ici et là que je n’avais plus rien à faire dans le VTT parce que j’étais trop vieux, que mes ambitions étaient trop tardives. Et puis j’ai mis tout le monde d’accord à Cassis, pour commencer, et j’espère que ça continuera si je n’ai ni d’ennuis de santé ni d’ennuis mécaniques. J’ai un long passé derrière moi en termes de notoriété, et c’est très bon pour notre sport. Je suis fier de pouvoir rivaliser avec les jeunes. Je pense que mon nom, dans les compétitions, ne peut faire que du bien.

Peux-tu nous parler de ta nouvelle équipe ?
Cette nouvelle équipe est surtout associée à moi par rapport à mon sponsor individuel qui m’a lâché en changeant de stratégie après un mois et demi de collaboration. C’est bien dommage. L’équipe G-Skin est une équipe belge très ambitieuse, avec neuf coureurs. Ils mettent tout en place pour faire bien fonctionner l’équipe. Le manager Simon Gueuning est extrêmement motivé. J’ai un bon support. Je souhaite rester avec eux jusqu’aux JO de Londres car ce sont les seuls qui m’ont tendu la main.

Tu évoques les Jeux de Londres, sur lesquels il n’y aura que trois places à prendre en équipe de France…
La présence de Julien Absalon et Alexis Vuillermoz me paraît incontournable. Pour la troisième place, c’est jouable. Ca deviendra difficile si Jean-Christophe Péraud reprend le VTT. Mais étant donné qu’il fait de bouillantes performances sur la route, je pense qu’il continuera sur la route. Parmi les autres concurrents, il y a Stéphane Tempier, Cédric Ravanel. Personnellement je reviens après un break, donc je me dis que tout est jouable.

Toi qui a connu la route, que penses-tu des performances de Jean-Christophe Péraud sur une course comme Paris-Nice ?
Je suis très surpris pour un début de saison. Son équipe lui a fait confiance d’entrée et lui a mis toutes les cartes en main pour qu’il y arrive. Elle l’a supporté et il a les capacités d’être un excellent routier. Je pense que c’est très bien parti et je le vois bien figurer parmi les meilleurs Français à l’avenir.

A-t-il pris des conseils auprès de toi ?
Non. Je pense qu’il a vu mes démarches sur la route. Après, il suffit de ne pas commettre mes erreurs. Nous, les vététistes de haut niveau, avons un très gros moteur. Ca s’est confirmé sur pas mal de courses dernièrement. On a vu Jakob Fuglsang, Peter Sagan.

Où en sont tes projets de centre pour vététistes ?
Mon projet VTT est sous le coude. Tant que je peux continuer en tant que compétiteur, je le ferai. Et dès que ça s’arrêtera je monterai ma structure VTT à Fayence. Dès cette année, on devrait mettre en place la Miguel Martinez, une randonnée qui aura lieu une semaine avant le Roc d’Azur, au lac Saint-Cassien.

Propos recueillis par Jean-Eric Lacotte à Saint-Raphaël le 28 mars 2010.