Rémi, quel est votre premier sentiment à l’issue de la deuxième édition du Merrell Oxygen Challenge ?
Pour nous, c’est de manière générale une bonne deuxième édition. C’était l’année de la confirmation et je pense que l’événement a tenu son rang, tenu ses promesses, même si nous avons rencontré des conditions un peu exceptionnelles du point de vue météo, qui nous ont obligés à faire des ajustements par rapport au programme initialement prévu.

Le sentiment général, c’est que cet événement s’installe dans le paysage de l’outdoor français, est-ce également votre sentiment ?
Oui, je pense que c’est en effet le sentiment que nous avons. Le Merrell Oxygen Challenge est aujourd’hui l’un des grands événements outdoor de début de saison. Il permet de reprendre ses marques après une saison hivernale plus ou moins longue, en l’occurrence particulièrement longue cette année. Il permet aussi de fixer les premières échéances, de savoir où en sont les compétiteurs, quel que soit leur niveau. L’événement confirme aussi dans sa capacité à bien faire cohabiter les différentes disciplines et les différents niveaux de pratique.

L’ajout de la course d’orientation au programme de la deuxième édition s’est-il bien passé ?
Oui. C’est un sport assez complémentaire par rapport au trail et au VTT. En termes de culture sportive, il cohabite bien avec nos publics. Et nous avons atteint notre objectif avec 350 à 400 inscriptions pour notre lancement. Nous n’avons maintenant qu’à capitaliser pour développer à terme ce sport au sein de l’événement.

Le petit bémol, c’est l’absence de grandes vedettes sur les épreuves de VTT, comment cela s’explique-t-il ?
C’est incontestable. Nous avons aujourd’hui deux sports qui sont à peu près représentés au même niveau au sein du Merrelll Oxygen Challenge : 2000 inscriptions sur le trail, 1900 sur le VTT. Pourtant, sur le trail, il y a une vraie cohabitation entre les coureurs d’élite et ceux de niveau intermédiaire voire débutant. Sur le VTT, on est plus sur un niveau intermédiaire. Ca s’explique par le fait que les deux sports ne sont pas au même niveau de maturité. Le VTT est développé depuis plus longtemps que le trail.

Comment faire venir les coureurs de notoriété sur le VTT ?
Ca pourrait être un axe de développement mais nous souhaitons prioritairement rester fidèles à nos valeurs, qui sont de ne pas offrir d’argent pour faire venir les coureurs et ne pas offrir de prize money en cash à l’issue des épreuves. Si nous déviions par rapport à ces positions, nous pourrions avoir plus de coureurs de renom dans l’univers du VTT, mais nous ne dévierons pas. Et pour offrir des points UCI, il y a incompatibilité entre la position de l’UCI, qui nous imposait de mettre en place un prize money, et la vision du sport que nous souhaitons défendre. Mais sans avoir un plateau sportif élite aussi fourni en VTT qu’en trail, on s’aperçoit qu’on a autant d’inscriptions sur les épreuves.

Quelles sont les limites d’un tel événement en termes de participants ?
Il y a encore du potentiel de croissance. Le massif cantalien, à la fois au niveau de l’accueil des participants sur les sentiers et la capacité hôtelière et de restauration dans les différentes vallées adjacentes autour de la station du Lioran, offre encore un potentiel de développement. Il y a eu 3000 inscriptions à l’occasion de la première édition, à peu près 4200 à l’occasion de cette deuxième édition. On peut continuer sur une progression comparable pendant encore quelques années.

Où voyez-vous plus le développement de cet événement : à travers le nombre de disciplines ou à travers le nombre de participants ?
Les deux leviers sont possibles, c’est ce que nous avons fait entre 2009 et 2010. Nous avons cherché à développer la participation au sein des deux sports, entre VTT et trail, et dans le même temps nous avons ajouté la course d’orientation. Nous allons continuer dans cette voie avec toujours l’objectif de développer et organiser au mieux les disciplines fondatrices de l’événement et dans le même temps introduire une réflexion portant sur l’intégration éventuelle d’une quatrième discipline sportive, qui pourrait être connue au début de l’automne…

L’année dernière, les participants ont connu le Cantal vert. Cette fois, ils l’ont connu vert et blanc. En tout cas, pas un déchet n’a été retrouvé sur les pistes, ça doit vous faire plaisir…
C’est la grande satisfaction de cette édition. On est engagé avec le Parc Naturel Régional des Volcans, l’ONF, le grand site du Puy Mary et avec les services compétents du Conseil Général dans une démarche de sensibilisation des participants. Ils ont bien répondu cette année, une nouvelle fois. Nous avions volontairement éliminé tous les gobelets en plastique sur les points de ravitaillement en offrant une ceinture porte-bidon et en obligeant finalement les participants à partir avec pour se ravitailler. Nous avons mis en place une collecte des déchets sur chacun des points de ravitaillement. Nos efforts paient, j’en suis ravi. On s’appuie sur la responsabilité de chacun des pratiquants. Tout le monde prend conscience de la nécessité absolue de préserver les milieux naturels, qui doivent rester parfaitement intacts pour qu’on continue à prendre du plaisir en VTT ou en trail.

A quand la troisième édition ?
L’année prochaine, l’événement sera organisé du 2 au 5 juin 2011. A priori, au mois de juin, il y a un peu moins de risque de voir de la neige ou de la glace sur les hauteurs du massif cantalien !

Propos recueillis au Lioran le 16 mai 2010.