On n’est pas censé changer une équipe qui gagne, mais une année olympique peut bien faire exception à la fameuse maxime. L’été dernier, à un an des JO de Londres d’ailleurs, les Français Fabien Canal, Victor Koretzky, Julie Bresset et Maxime Marotte avaient dominé, quatre semaines avant de devenir champions du monde de la spécialité, le Championnat d’Europe de relais par équipes. Aujourd’hui, au moment où s’ouvre l’édition 2012 du championnat continental, avancé au mois de juin en raison du bouleversement du calendrier engendré par les Jeux, seul Victor Koretzky sera du quatuor gagnant. La délégation française envoyée à Moscou a été réduite au strict minimum. De fortes individualités par nécessairement habituées à conjuguer leurs forces dans un effort collectif. Victor Koretzky devra composer avec trois nouveaux relayeurs.

Le règlement du relais par équipes prévoit la participation, pour chaque nation engagée, de quatre pilotes issus chacun de catégories différentes : un Elite, une Elite, un Espoir et un Junior. A défaut de Dames et d’Espoirs retenus en équipe de France, les Bleus aligneront donc cet après-midi un effectif nettement inférieur aux autres sur le papier, emmené par un Elite, Stéphane Tempier, une Espoir, Pauline Ferrand-Prévot, et deux Juniors masculins, Romain Seigle et le tenant du titre Victor Koretzky. La formation tricolore est fragilisée vis-à-vis des autres, bien que les grands noms ne se bousculent pas dans les compositions des autres formations, mais elle n’a de toute façon pas fait de la course d’équipe un vrai objectif. La fédération s’est fixé cinq médailles pour ambition, mais à compter des épreuves individuelles seulement. Par conséquent les Bleus feront surtout de la figuration aujourd’hui sur le circuit moscovite de 4,1 kilomètres.

C’est la Pologne qui va réaliser les meilleures performances en début de course, portée successivement en tête par Marek Konwa, Piotr Brzozka et Piotr Konwa. Mais l’avance obtenue par les Polonais à l’entame du dernier tour n’est pas suffisante pour leur assurer la victoire. Certes, c’est Maja Wloszczowska en personne qui est invitée à conclure l’épreuve, mais l’ancienne championne du monde reste alors la seule femme sur le circuit, exclusivement opposée à des adversaires masculins. Ceux-ci ne lui font aucun cadeau. Les écarts sont extrêmement resserrés. Les Espoirs Italien Luca Braidod, Suisse Matthias Stirneman et Néerlandais Henk-Jaap Moorlag doublent tour à tour Maja Wloszczowska dans l’ultime boucle. La Polonaise perd le podium au profit des trois nations précitées. Et dans un final à suspense, c’est finalement l’Italie de Michele Casagrande, Gioele Bertolini, Eva Lechner et Luca Braidot qui l’emporte au sprint.

Classement :

1. Italie (ITA) les 17,9 km en 1h01’14 » (17,6 km/h)
2. Suisse (SUI) à 4 sec.
3. Pays-Bas (PBS) à 12 sec.
4. Pologne (POL) à 17 sec.
5. République Tchèque (TCH) à 41 sec.
6. Allemagne (ALL) à 57 sec.
7. Suède (SUE) à 1’02 »
8. Russie (RUS) à 1’54 »
9. France (FRA) à 2’03 »
10. Espagne (ESP) à 3’46 »