Trois jours après le tomber de rideau sur la saison 2011, la cérémonie de présentation du prochain Tour de France ouvre déjà vers l’avenir. Elle avait cette année un peu moins de piment en l’absence ou presque de suspense. Il y a huit jours, une erreur informatique a conduit les organisateurs à divulguer avant l’heure le tracé de la 99ème édition. Alors ce midi au Palais des Congrès de Paris, il y avait ceux qui savaient, ceux qui n’avaient pas voulu savoir, et ceux qui voulaient en savoir plus… Et en cela le directeur du Tour Christian Prudhomme, dans sa chaleur communicative, a rapidement rassuré la prestigieuse assemblée réunie devant l’écran géant de l’amphithéâtre. Si pour beaucoup les contours de la Grande Boucle 2012 n’étaient plus une exclusivité, l’organisation s’est chargée d’en préciser la teneur exacte et d’en révéler l’idée générale.

On savait depuis fin juillet que les équipes d’Amaury Sport Organisation œuvraient sur un tracé qui mettrait en valeur des massifs intermédiaires qui, en 2012, mériteront mieux que ce terme certainement trop réducteur. Sans renier les cols de légende, promis sur le parcours de la prochaine édition du Tour, le Tour est allé dénicher de nouveaux terrains propices aux grandes offensives. De nouveaux sommets feront leur apparition sur une carte de France qui invitera l’an prochain à transformer les reliefs intermédiaires en reliefs incontournables. Une grande exploration qui promet une course explosive à tout instant. Les favoris ne pourront pas se contenter des étapes de montagne traditionnelles et devront être en permanence sur le qui-vive. D’autant plus que la très nette élévation du kilométrage chronométré (96,1 kilomètres) obligera les grimpeurs à se découvrir dès qu’ils en auront l’occasion. Chacun sera libre de choisir son terrain…

Le samedi 30 juin, Liège et sa province imprégnée de culture cycliste donneront le coup d’envoi du Tour exactement comme en 2004. Un prologue de 6,1 kilomètres tracé dans le centre-ville permettra l’attribution du premier maillot jaune en ouverture d’une première semaine semée d’aspérités. Le Tour sillonnera la Belgique et la Wallonie durant trois jours, avec une première arrivée en ligne déjà très spectaculaire à Seraing, au bout d’une bosse de 2,5 kilomètres. Déjà, les favoris devront répondre présents. Et ils le devront encore à l’entrée du Tour en France le 3 juillet entre Orchies et Boulogne-sur-Mer. Cette troisième étape mettra à l’honneur les Monts du Boulonnais avec quatre côtes placées dans les 20 derniers kilomètres et une arrivée identique à celle des derniers Championnats de France. Gare au vent du bord de mer entre Abbeville et Rouen (une centaine de kilomètres le long des côtes), avant qu’on ne mette le cap sur l’est.

Des arrivées en altitude inédites et de redoutables enchaînements de difficultés.

Le samedi 7 juillet, on entrera dans le sud des Vosges avec la première des trois arrivées en altitude, inédite au demeurant, à La Planche des Belles Filles (6 km à 8,5 %). Cette redoutable ascension bien connue des cyclosportifs donnera une première occasion aux favoris de s’exprimer, avant une étape de moyenne montagne dans le Jura suisse comprenant plusieurs ascensions dont le col de la Croix (4 km à 9 %) à 15 kilomètres de Porrentruy. Les rouleurs, eux, auront la possibilité de refaire leur retard dans l’exercice chronométré proposé dans le Doubs entre Arc-et-Senans et Besançon sur un parcours accidenté de 38 kilomètres. Histoire de remettre les pendules à l’heure et les compteurs à zéro avant l’entame d’une deuxième semaine qui verra s’enchaîner deux étapes alpestres, deux étapes de transition, une étape pyrénéenne et une étape de plaine.

Les Alpes seront teintées de nouveauté (Le Grand Colombier à 40 kilomètres de Bellegarde-sur-Valserine) et de classicisme avec l’abominable enchaînement le jeudi 12 juillet de la Madeleine, du Glandon, de la Croix de Fer et du Mollard avant l’arrivée au sommet, la deuxième de cette édition, à La Toussuire (18 km à 6,1 ¨%). Le Grand Cucheron et le Granier marqueront la sortie des Alpes le lendemain, vendredi 13, alors que le Tour prendra la direction de la côte méditerranéenne et, le samedi 14 juillet, d’une arrivée au Cap d’Agde hasardeuse en raison du vent omniprésent. La séquence pyrénéenne débutera le lendemain via une nouvelle journée de découverte sur les pentes acérées du Port de Lers (11,4 km à 7 %) et du Mur de Péguère (9,4 km à 7,9 %). Deux ascensions inédites qui laissent d’ores et déjà libre cours aux imaginations. Après la seconde journée de repos à Pau – les deux pauses seront organisées un mardi – il restera un très gros morceau pyrénéen à ingurgiter !

En troisième et dernière semaine, deux grandes étapes dans les Pyrénées se feront face. La première reliera Pau à Bagnères-de-Luchon via l’Aubisque, le Tourmalet, Aspin et Peyresourde ! La seconde reliera Bagnères-de-Luchon à Peyragudes via le col de Menté par son versant le plus abrupt, le col des Ares, le Port de Balès, à nouveau Peyresourde et l’arrivée inédite dans la station de Peyragudes (15,4 km à 5,1 %). Le Tour sera-t-il joué là-haut, au sommet de cette troisième et dernière arrivée en altitude ? Certainement pas si les grimpeurs n’ont pas mis suffisamment de temps de leur côté. Car le samedi, à la veille de la parade finale sur les Champs-Elysées, la course renouera avec un contre-la-montre individuel longue distance : 52 kilomètres entre Bonneval et Chartres. De quoi permettre encore à la donne de changer dans une édition 2012 du Tour de France qu’on pressent déjà carrément excitante d’un bout à l’autre.

Les 21 étapes du Tour de France 2012 :

• Prologue (samedi 30 juin): Liège-Liège (6,1 km CLM)
• 1ère étape (dimanche 1er juillet) : Liège-Seraing (198 km)
• 2ème étape (lundi 2 juillet) : Visé-Tournai (207 km)
• 3ème étape (mardi 3 juillet) : Orchies-Boulogne-sur-Mer (197 km)
• 4ème étape (mercredi 4 juillet) : Abbeville-Rouen (214 km)
• 5ème étape (jeudi 5 juillet) : Rouen-Saint-Quentin (197 km)
• 6ème étape (vendredi 6 juillet) : Epernay-Metz (210 km)
• 7ème étape (samedi 7 juillet) : Tomblaine-La Planche des Belles Filles (199 km)
• 8ème étape (dimanche 8 juillet) : Belfort-Porrentruy (154 km)
• 9ème étape (lundi 9 juillet) : Arc-et-Senans-Besançon (38 km CLM)
• Repos (mardi 10 juillet) : Mâcon
• 10ème étape (mercredi 11 juillet) : Mâcon-Bellegarde-sur-Valserine (194 km)
• 11ème étape (jeudi 12 juillet) : Albertville-La Toussuire-Les Sybelles (140 km)
• 12ème étape (vendredi 13 juillet) : Saint-Jean-de-Maurienne-Annonay Davézieux (220 km)
• 13ème étape (samedi 14 juillet) : Saint-Paul-Trois-Châteaux-Le Cap d’Agde (215 km)
• 14ème étape (dimanche 15 juillet) : Limoux-Foix (192 km)
• 15ème étape (lundi 16 juillet) : Samatan-Pau (160 km)
• Repos (mardi 17 juillet) : Pau
• 16ème étape (mercredi 18 juillet) : Pau-Bagnères-de-Luchon (197 km)
• 17ème étape (jeudi 19 juillet) : Bagnères-de-Luchon-Peyragudes (144 km)
• 18ème étape (vendredi 20 juillet) : Blagnac-Brive-la-Gaillarde (215 km)
• 19ème étape (samedi 21 juillet) : Bonneval-Chartres (52 km CLM)
• 20ème étape (dimanche 22 juillet) : Rambouillet-Paris-Champs-Élysées (130 km)