En dépit d’une première étape un peu plus sélective que les années précédentes, le Tour de Pologne reste, encore cette année, une course pour sprinteurs. Ce matin, les 24 premiers coureurs au classement général se tiennent en 13 secondes après cinq jours de course pourtant. Pour le suspense, c’est certain que les spectateurs sont servis et qu’il est bien difficile de pouvoir parier sur le vainqueur final tant les prétendants sont encore nombreux. Et il faut rappeler que si le Tour de Pologne ne jouit pas encore d’une popularité immense dans le calendrier cycliste, elle reste une course World Tour qui ramène donc de précieux points aux équipes ! Il ne reste donc plus que cette 6ème étape pour décanter enfin le classement général puisque la dernière étape est un traditionnel critérium dans les rues de Cracovie.

Cela tombe bien, l’étape d’aujourd’hui est l’étape-reine. 191,8 kilomètres entre les thermes de Bukowina et Bukowina à travers un circuit de 40 bornes à parcourir à cinq reprises. Et dans ce circuit on ne dénombre pas moins de 3 difficultés dont une bosse de 3 kilomètres à près de 10%. Pour faire simple, l’étape du jour cumule 3800 mètres de dénivelé positif ! Même l’arrivée est située au bout d’une bosse de 3 kilomètres. Les conditions sont donc réunies pour faire des écarts. Roman Kreuziger (Astana), invisible jusqu’à présent sur l’épreuve, en est bien conscient et compte tirer son épingle du jeu. Il s’échappe avec Tom Slagter (Rabobank),  Bartosz Huzarski (Equipe de Pologne), Tomasz Marczynski (Vacansoleil-DCM) et Ian Stannard (Team Sky), déjà à l’avant hier.

Derrière, le peloton contrôle et revient progressivement sur les fuyards dans le dernier tour. Il y a encore une centaine d’unités dans le peloton et l’on en vient à se demander si le sprint massif sera évité ! Mais à 15 bornes de l’arrivée, alors que l’échappée est quasiment reprise, Rigoberto Uran (Team Sky) lance sur orbite son équipier Sergio Henao qui place une attaque comme on n’en voit que trop rarement aujourd’hui. Le trou est fait, mais le faux-plat montant qui suit à raison du Colombien. Henao est repris par un groupe de vingt coureurs à 10 km de l’arrivée. Il en faut plus pour décourager le grimpeur qui en remet une à moins de 3 km du but. Derrière ça se regarde un peu et on pense alors la course gagnée pour Henao. C’est sans compter sur la puissance extraordinaire de Moreno Moser (Liquigas-Cannondale) qui lance un sprint de folie à 300 mètres de la ligne et qui reprend le Colombien à moins de dix mètres… Le maillot Jaune Michal Kwiatkowski (Omega Pharma-Quick Step) termine 3ème dans le même temps, mais grâce aux bonifications Moser retrouve la tête du général.

Un leadership qu’il devrait conserver demain lors des 131,4 kilomètres autour de Cracovie.

Classement 6ème étape :

1. Moreno Moser (ITA, Liquigas-Cannondale) les 191,8 km en 5h16’32 »
2. Sergio Henao (COL, Team Sky) m.t.
3. Michal Kwiatkowski (Omega Pharma-Quick Step) m.t.
4. Greg Van Avermaet (BEL, BMC Racing Team) à 3 sec.
5. Przemyslaw Niemiec (POL, Lampre-ISD) m.t.
6. Alexandr Kolobnev (RUS, Team Katusha) m.t.
7. Rinaldo Nocentini (ITA, Ag2r La Mondiale) à 7 sec.
8. Linus Gerdemann (ALL, RadioShack-Nissan) m.t.
9. Jon Izaguirre (ESP, Euskaltel-Euskadi) m.t.
10. Tiago Machado (POR, RadioShack-Nissan) m.t.

Classement général après 6 étapes :

1. Moreno Moser (ITA, Liquigas-Cannondale) en 27h25’17 »
2. Michal Kwiatkowski (Omega Pharma-Quick Step) à 5 sec.
3. Sergio Henao (COL, Team Sky) à 16 sec.
4. Alexandr Kolobnev (RUS, Team Katusha) à 25 sec.
5. Linus Gerdemann (ALL, RadioShack-Nissan) à 28 sec.
6. Rinaldo Nocentini (ITA, Ag2r La Mondiale) à 29 sec.
7. Tiago Machado (POR, RadioShack-Nissan) m.t.
8. Jon Izaguirre (ESP, Euskaltel-Euskadi) m.t.
9. Alexandre Geniez (FRA, Argos-Shimano) m.t.
10. Rigoberto Uran (COL, Team Sky) m.t.