C’est en théorie la dernière fois que les sprinteurs se présenteront pour la gagne sur le Lungomare Italo Calvino de San Remo. A condition que s’exauce le vœu des organisateurs italiens d’adjoindre à la Cipressa et au Poggio une troisième difficulté passé la barre fatidique des 250 kilomètres de course. Ce devait être le cas en ce premier dimanche de printemps qui marque l’ouverture de la campagne des classiques pour six dimanches captivants jusqu’à Liège-Bastogne-Liège. Mais l’hiver pourri a esquinté les routes qui jalonnent la Riviera et interdit à Milan-San Remo l’emprunt projeté de la Pompeiana, cette bosse qui finira bien, un jour ou l’autre, par s’intercaler entre la Cipressa et le Poggio. Ce jour-là, c’est une tout autre Primavera qu’il sera donné de vivre, loin des schémas devenus si convenus.
En attendant, c’est donc une édition rabotée, sans la Pompeiana mais également sans la Manie, introduite en 2008, qui se présente aux classicmen. Plutôt que de s’endurcir la classique s’est adoucie. Jamais, depuis 2007, les 294 kilomètres de course n’avaient semblé si « abordables ». Les stratégies sur ce parcours historique ont été épuisées depuis belle lurette. Reste qu’en près de 300 bornes il peut se passer beaucoup de choses. D’autant que la météo, si elle sera moins épique que l’an passé lorsqu’une tempête de neige s’était abattue sur l’Italie, demeure hostile. Une pluie froide accompagnera les courageux concurrents qui partent à l’assaut de la plus longue épreuve de la saison.

En haut de la Cipressa, Vincenzo Nibali compte une demi-minute d’avance sur le peloton.

Les 3,7 kilomètres à 3,7 % de la mythique difficulté de Milan-San Remo vont accoucher d’une souris. Vincenzo Nibali rejoint, les accélérations de Gregory Rast (Trek Factory Racing), Enrico Battaglin (Bardiani-CSF) ou encore Philippe Gilbert (BMC Racing Team) sont insuffisantes pour rompre un peloton fort d’une trentaine de coureurs, lequel bascule massé dans la descente technique et rendue périlleuse par la pluie qui n’a cessé de tomber toute la journée. A 6 kilomètres de l’arrivée, personne ne prendra le risque de tout y perdre. Le peloton des favoris négocie la descente sans accroc pour entrer tout entier dans les rues de San Remo, toujours flanqué d’une flopée de sprinteurs parmi lesquels Mark Cavendish, Gerald Ciolek, André Greipel, Alexander Kristoff, Sacha Modolo et Peter Sagan.

Classement :
1. Alexander Kristoff (NOR, Team Katusha) les 294 km en 6h55’56 » (42,4 km/h)
2. Fabian Cancellara (SUI, Trek Factory Racing) m.t.
3. Ben Swift (GBR, Team Sky) m.t.
4. Juan-José Lobato (ESP, Movistar Team) m.t.
5. Mark Cavendish (GBR, Omega Pharma-Quick Step) m.t.
6. Sonny Colbrelli (ITA, Bardiani-CSF) m.t.
7. Zdenek Stybar (TCH, Omega Pharma-Quick Step) m.t.
8. Sacha Modolo (ITA, Lampre-Merida) m.t.
9. Gerald Ciolek (ALL, MTN-Qhubeka) m.t.
10. Peter Sagan (SVQ, Cannondale) m.t.