Samedi après-midi, sur les « routes blanches » de Toscane, le plus fort, c’était lui. Dans des conditions dantesques et sous une pluie battante, le Belge Tiesj Benoot (Lotto-Soudal) en a profité pour décrocher la Classique italienne et s’offrir le plus beau succès de sa jeune carrière. A 24 ans, le Belge s’est détaché dans le final pour finalement devancer à l’arrivée le français Romain Bardet (AG2R La Mondiale), auteur lui aussi d’une course aboutie et son compatriote, Wout Van Aert (Verandas Willems-Crelan), épuisé, maculé de boue et obligé de pousser son vélo dans le final du mur de Santa Caterina. « Je ne m’attendais pas à m’imposer ici, a soufflé le vainqueur du jour, heureux après sa belle victoire. J’étais vraiment dans un bon jour. C’est incroyable » a repris Tiesj Benoot. Après ma cinquième place sur le Tour des Flandres en néo-pro, on m’a mis beaucoup de pression sur les épaules. Tout le monde se demandait quand j’allais enfin décrocher cette première victoire. Je savais que cette course me convenait très bien et j’ai enfin réussi à conclure ici. »

Les favoris ont fait parler la poudre

Plus tôt dans la course, dix coureurs sont partis de loin avec la présence de Valentin Madouas (FDJ Groupama) et de Pierre Latour (AG2R La Mondiale). Mais à 50 kilomètres de l’arrivée, la course s’est décantée et les favoris n’ont fait qu’une bouchée des fuyards. Dans les routes de terres boueuses, le peloton a explosé, subissant le coup de force des meilleurs. Un groupe de neuf composé de Michal Kwiatkowski (Team Sky), Peter Sagan (Bora Hansgrohe), Alejandro Valverde (Movistar), Tiesj Benoot ou Wout Van Aerts (Vérandas Willems Crelan) s’est détaché naturellement, dans les dénivelés les plus intenses du parcours. Piégé, Romain Bardet (AG2R La Mondiale) a alors réalisé un retour fracassant.

Bardet un poil trop court pour suivre Benoot

Le Français a réussi à recoller dans les pentes de Monte Sante Marie puis à déposer tous ses adversaires. A 46 kilomètres de l’arrivée, le spécialiste des courses par étapes s’est envolé en compagnie de Wout Van Aerts. Les deux hommes, qui effectuaient leur début sur les Strade Bianche, ont creusé un écart assez intéressant sur les principaux favoris. C’était sans compter sur le vainqueur du jour. Le leader de la Lotto Soudal est parvenu à boucher les 40 secondes qui le séparait du duo franco-belge. Dans le dernier secteur gravier, Benoot, plus fringuant sur les routes blanches, n’a fait qu’une bouchée de ses adversaires et s’est envolé vers ce beau succès, le plus beau de sa jeune carrière. « Je n’ai pas pu répondre à l’attaque de (Tiesj) Benoot, derrière il a creusé, félicitations à lui » a déclaré Bardet après l’étape. L’Auvergnat n’a pas tout perdu puisqu’il s’offre une belle deuxième place pour sa première participation sur les routes de Sienne. « C’est super d’être sur le podium. Pour une première, sans savoir vraiment où je mettais les roues, c’est un super-résultat. La forme est bonne, mais j’ai laissé beaucoup d’énergie, c’était d’une rare intensité. Je n’ai pas eu les jambes aussi lourdes à l’arrivée depuis longtemps, les conditions étaient dantesques. Mais je suis motivé pour Tirreno-Adriatico, ça va être une belle découverte. » -LL et RB