Le ciel gris qui enveloppait le circuit de Coët Roz à Pontchâteau hier s’est enfin dissipé alors que les Juniors se présentent sur la ligne vers 11 heures. Désormais, c’est sous un franc soleil, un ciel bleu sans nuage et une atmosphère fraîche, mais sèche que les candidats au maillot tricolore évoluent. Certes la boue qui a caractérisé la première journée n’a pas tout à fait disparu, mais la nuit a tout de même permis d’assécher le terrain tout en le rendant plus gluant. Si l’horizon s’est dégagé d’un point de vue météorologique, ce n’est pas la même histoire d’un point de vue sportif pour la catégorie Junior où les prétendants à l’or sont nombreux. La saison n’a pas permis de dégager un réel leader dans le clan tricolore. La dernière manche à Lanarvily s’était d’ailleurs disputée au sprint et les treize premiers se tenaient en 30 secondes.

On s’attendait donc à une course serrée aujourd’hui à Pontchâteau. On ne sera pas déçus ! Au moment où la cloche sonne, les rebondissements ont déjà été nombreux, et pourtant, ils sont encore dix à pouvoir encore prétendre au titre. Pourtant physique, le circuit de Coët Roz n’a pas permis à ceux qui ont tenté de passer à l’attaque de creuser l’écart suffisant. Mehdy Henriet (Normandie) est le premier à tenter sa chance au bout de deux tours. Répondant au bon départ de Matthieu Legrand (Île-de-France), le pensionnaire du VC Pacéen creuse un écart intéressant, sans qu’il ne dépasse la grosse dizaine de secondes. Derrière, ses adversaires s’observent et les comités les plus représentés (Rhône-Alpes et Franche-Comté) assurent la poursuite. Le regroupement intervient un peu plus loin.

D’autres se casseront les dents sur cet exigeant circuit de Coët Roz. Matthieu Legrand subit le même sort. Même chose pour Tanguy Turgis (Île-de-France) qui prend les devants à deux tours de la fin. Lui aussi sans rencontrer le succès escompté. Repris juste avant de franchir la ligne, le petit denier de la fratrie n’a pas perdu espoir. Rien n’est encore joué avec un écart aussi faible.

Dans une course tactique, il fallait savoir se cacher et jaillir au meilleur moment. C’est d’ailleurs ce que confirme celui qui franchit la ligne le premier, Eddy Finé (Rhône-Alpes). « J’ai fait une course d’attente, débriefe le Rhônalpin. Je pense que c’est ce qu’il fallait faire. » Pourtant, le pensionnaire du Charvieu-Chavagneux IC a vécu un début de course moyen. Le jeune homme parti en première ligne se retrouve au cœur du paquet au moment de franchir les premiers escaliers. Longtemps, Eddy Finé semble subir la course et les accélérations de ses camarades. La partie de cache-cache a assez duré quand se profile l’avant-dernière remontée vers la ligne d’arrivée. « J’ai vu Tanguy Turgis à ce moment, raconte le futur champion de France. J’étais bien placé. Je me suis dit que c’était le moment ou jamais. J’ai accéléré. »

C’est alors la première fois que le jeune homme se retrouve aux avant-postes d’une course indécise jusqu’au bout. L’écart se creuse rapidement, mais à la cloche, il ne possède qu’une dizaine de secondes sur un groupe consistant qui n’a pas dit son dernier mot. Celui qui a pesé ses efforts sur une course nettement trop longue (pratiquement 48 minutes de course contre les 40 prévues initialement) parvient à tenir tête à ce groupe emmené par les Francs-Comtois. Ceux-là se voient récompensés de leurs efforts en plaçant Émile Canal sur la deuxième marche du podium, deux ans après son titre chez les Cadets et après une préparation optimisée sous les conseils de son frère. Alexis Bourmaud, pensionnaire du Team U Nantes-Atlantique Juniors, vient compléter un podium sur lequel Eddy Finé ne peut contenir ses larmes.

Classement :

1. Eddy Finé (Rhône-Alpes) en 47’55 »
2. Emile Canal (Franche-Comté) à 2 sec.
3. Alexis Bourmaud (Pays de la Loire) à 5 sec.
4. Quentin Simon (Franche-Comté) à 11 sec.
5. Matthieu Legrand (Ile de France) à 15 sec.
6. Tanguy Turgis (Ile de France) à 17 sec.
7. Joffrey Degueurce (Franche-Comté) à 23 sec.
8. Nicolas Toulouse (Bourgogne) à 32 sec.
9. Valentin Lucas (Bretagne) m.t.
10. Thomas Bonnet (Limousin) à 41 sec.