Pauline, tu as obtenu à Rodez le premier succès d’envergure de ta jeune carrière en cyclo-cross, t’attendais-tu à être aussi dominatrice sur Christel Ferrier-Bruneau ?
Ces derniers temps, je suis en grande forme, je le sens à l’entraînement. Je me suis dit qu’il fallait essayer d’asphyxier Christel dès le départ. Quand je l’ai attaquée, j’ai entendu qu’elle respirait fort. J’ai su que j’allais réussir à la lâcher. A cet instant j’ai poursuivi mon effort au maximum, et j’ai géré. Pour l’instant je suis en forme donc j’étais assez confiante au départ.

L’absence de Lucie Chainel et Caroline Mani t’a facilité la tâche, le regrettes-tu ?
J’étais hyper déçue que Lucie et Caroline ne soient pas là. J’ai surtout été déçu que Lucie Chainel déclare forfait, car ça aurait pu être une belle bagarre entre nous deux. J’aurais voulu qu’elle défende le maillot autrement. J’aurais aimé aller lui prendre. Je gagne cette manche sans elle, mais il reste quand même Christel Ferrier-Bruneau, qui n’est pas n’importe qui.

Mais Christel est en méforme…
Elle est championne de France sur route, elle sera là à Quelneuc, je ne m’en fais pas pour elle. Elle a fait une grosse saison sur route, n’a pas beaucoup coupé à l’intersaison, c’est normal qu’elle ait un petit coup de moins bien.

Voilà plusieurs années que tu évolues au meilleur niveau du cyclo-cross avais-tu hâte que cette première victoire arrive ?
Oh oui ! Je fais le Challenge National depuis les rangs Juniors 1, je n’avais encore jamais gagné, je suis donc hyper contente de montrer au public français que j’arrive à gagner en France. Je pense maintenant au Championnat de France. Je m’entraîne beaucoup la semaine, je pense que tout le travail réalisé actuellement va payer pour les France en janvier.

Julie Bresset sera présente au Championnat de France de Quelneuc, pourrait-elle être une adversaire de taille ?
Julie est une fille qui sait se préparer pour les grands rendez-vous. Elle a un gros moteur, elle est techniquement hyper douée. Si elle le prépare, ça peut être une candidate sérieuse. Après, je ne sais pas si on peut vraiment être au top niveau sans faire une vraie saison de cyclo-cross auparavant. Il faut avoir l’habitude de l’effort à cette période de l’année. Ce sera en tout cas quelqu’un à surveiller, pour le titre peut-être pas mais pour un Top 5.

Malgré ton niveau qui progresse, tu as d’ores et déjà renoncé au Championnat du Monde ?
Coxyde, c’est une course pour laquelle il faut tout spécialement se préparer. Nous, les Français, n’avons pas trop l’habitude du sable. Si je devais aller là-bas, je serais obligée de passer au préalable par de nombreux stages, encore et encore. Ça ferait beaucoup de boulot pour pas grand-chose car quoi qu’il arrive je n’irai pas gagner à Coxyde. J’ai donc choisi de raccourcir ma saison de cyclo-cross dans l’espoir de faire une très belle saison 2012, qui à mon sens sera plus importante qu’une participation au Championnat du Monde de cyclo-cross dans les dunes flamandes.

Propos recueillis à Rodez le 20 novembre 2011.