Il avait le choix entre participer demain à son premier Championnat de France de cyclo-cross Elites et y convoiter une place dans les huit premiers (hors podium) ou bien s’aligner au départ du Championnat de France Espoirs pour y défendre le maillot bleu-blanc-rouge acquis à l’arrachée l’an dernier contre Arnaud Jouffroy. Dans l’esprit de Matthieu Boulo (Roubaix Lille Métropole), il n’y a guère eu de doute. Des Championnats de France Elites, il aura bien l’occasion d’en disputer à l’avenir, avec un réel objectif tricolore. Mais ici, sur ses terres bretonnes de Lanarvily, le tenant du titre des moins de 23 ans ne pouvait pas passer à côté d’une nouvelle occasion de faire retentir la Marseillaise, de faire vibrer un public tout acquis à sa cause et de quitter la tête haute cette catégorie au sein de laquelle il aura obtenu la consécration.

Sous le ciel grisé du Finistère que percent quelques rayons de soleil annonciateurs d’un jour plus doux encore demain, on ne relève qu’une ombre au départ de ce Championnat de France Espoirs : l’absence d’Arnaud Jouffroy, dont la saison s’est terminée de manière précoce après une blessure au genou. Pour Matthieu Boulo, qui s’est entraîné tout l’hiver avec les Elites, atomisant ses compatriotes français sur les seules manches de la Coupe du Monde Espoirs où il les a rencontrés, il ne doit pas y avoir d’adversité sur le circuit du Mingant. Hier soir, le Breton a reçu un texto d’Arnaud Jouffroy, qui lui souhaitait bon courage pour la course du jour. Matthieu Boulo est le grandissime favori cet après-midi, et il va rapidement en prendre toutes les responsabilités. Le premier des sept tours de circuit suffira à faire le break.

On dit qu’à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Du péril, il n’y en aura guère pour Matthieu Boulo sur les 2 600 mètres du tracé empreint d’une boue sèche et collante. Mais de la gloire, tout de même, le coureur breton va en récolter ici et là de la part d’un public qui lui fait une haie d’honneur tout du long du circuit, s’époumone à l’encourager. Par moments, dira celui qui s’avance vers un second titre national chez les Espoirs, les spectateurs lui « cassaient les oreilles ». C’est une Boulomania qui déferle dans les pâtures de Lanarvily. Seul au commandement dès les premiers tours de roue, le coureur breton va augmenter son avance de manière considérable, au rythme d’une bonne vingtaine de secondes gagnées par tour. Personne, absolument personne, ne viendra contester à Matthieu Boulo le titre de champion de France Espoirs.

Derrière lui, le niveau est pour le moins homogène. Ils sont une demi-douzaine à se maintenir au coude à coude jusqu’à la mi-course : Miguel Fillaut (Bretagne), Irwin Gras (Franche-Comté), Jérémy Grimal (Rhône-Alpes), Freddie Guilloux (Pays de la Loire), Rudy Kowalsky (Nord-Pas-de-Calais), Théo Vimpère (Ile de France), Camille Thominet et Jimmy Turgis (Picardie). Bien malin qui pourra alors définir l’identité des coureurs qui encadreront Matthieu Boulo sur son trône. La médaille d’agent se décide dans le quatrième tour. Le Picard Camille Thominet, que l’on n’attendait pas à un tel niveau, lui dont la meilleure place à un échelon national n’avait jamais dépassé le 7ème rang, s’échappe et prend une option sur la médaille d’argent. Le tour final sera décisif pour le gain de la médaille de bronze, que Freddie Guilloux s’attribue en précédant Théo Vimpère, Miguel Fillaut et Jérémy Grimal dans les derniers hectomètres.

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Classement :

1. Matthieu Boulo (Roubaix Lille Métropole) les 17,6 km en 51’05 » (20,7 km/h)
2. Camille Thominet (Picardie) à 1’30 »
3. Freddie Guilloux (Pays de la Loire) à 2’02 »
4. Théo Vimpère (Ile de France) à 2’15 »
5. Miguel Fillaut (Bretagne) à 2’18 »
6. Jérémy Grimal (Rhône-Alpes) m.t.
7. Irwin Gras (Franche-Comté) à 2’34 »
8. Jimmy Turgis (Picardie) à 2’41 »
9. Etienne Briard (Pays de la Loire) à 3’00 »
10. Elie Regost (Nord-Pas-de-Calais) à 3’21 »