« On a énormément de personnes qui nous appellent depuis ce matin, qui sont sur la route, et qui veulent savoir s’ils doivent faire demi-tour ou non. » Le téléphone de Christian Melaye, président du comité d’organisation du cyclo-cross de Quelneuc, est en surchauffe ce matin. Alors que la France est choquée par les atrocités perpétrées cette nuit à Paris et dans sa banlieue, la tenue d’une manche de Coupe de France de cyclo-cross aurait pu paraître bien anodine, quand bien même elle a exigé des mois de travail par l’organisation bretonne. Malgré l’état d’urgence décrété dès hier soir par le Président de la République, la Préfecture a autorisé l’organisation de cette 2ème manche de Coupe de France. Les meilleurs crossmen nationaux se réuniront donc bien demain tout au long de la journée sur le Circuit du Houx de Quelneuc.

Nul doute que l’ambiance sera chargée d’émotion avant que les départs des cinq courses ne soient donnés au terme de la traditionnelle minute de silence. Comme l’ambiance fut pesante les 10 et 11 janvier derniers à Pontchâteau, où se sont déroulés les Championnats de France trois jours après les attentats de Charlie Hebdo. « Ce matin, on pensait que tout serait annulé, on songeait déjà à tout arrêter, affirme le président du comité d’organisation. Mais si on annule partout, ça n’a plus de sens. Notre Maire a contacté la Gendarmerie qui a elle-même contacté la Préfecture. Elle nous a confirmé que la manche aurait bien lieu. Les autorités feront venir quelques renforts, quelques vans, comme pour beaucoup de manifestations. Un dispositif spécial devrait être mis en place. »

Reste à savoir dans quelle mesure les athlètes pourront se rendre à Quelneuc ce dimanche à commencer par les crossmen venus d’Île-de-France. Le comité régional n’organisant aucune sélection, le déplacement des coureurs est à la charge des clubs. Au total, les 57 athlètes franciliens engagés devraient donc se rendre dans le Morbihan, à commencer par Adrien Orlikowski, lauréat de la première manche chez les Cadets à Albi et Tanguy Turgis qui avait fait l’impasse dans le Tarn suite à sa participation aux Mondiaux sur route. En revanche, toutes les compétitions organisées en Île-de-France ont été annulées, comme beaucoup d’autres manifestations sportives aux abords de la Capitale et sur l’ensemble du territoire.