Ivan Basso. Il l’avait annoncé, il l’a fait. Ivan Basso (Liquigas-Cannondale) a bel et bien engagé la bagarre finale des favoris du Tour d’Italie. Lui qui apprécie les étapes longues et usantes, il a fait étalage de ses talents de grimpeur dans le Passo Giau. Une accélération au train, comme il en a l’habitude, qui a fait une grande lessive même si cinq coureurs sont parvenus à accrocher sa roue. « Nous avons fait une belle étape, a déclaré Basso. La récompense pour mes équipiers aurait été de remporter l’étape, mais Rodriguez m’en a privé. » Si Basso a mis hors-jeu Roman Kreuziger (Astana), il reste toujours 3ème du classement général à 1’22 » du Maillot Rose. « Le classement a changé, mais pas autant que je le voulais. Scarponi et Hesjedal sont forts, tout comme Rodriguez qui se montre de plus en plus dangereux. » Il reste deux étapes dans les Dolomites et le contre-la-montre final à l’Italien pour changer la donne.

Joaquim Rodriguez. Si Joaquim Rodriguez (Team Katusha) a remporté hier sa deuxième étape sur ce Giro, la journée n’a pas été facile pour le Catalan. « C’était une étape très difficile – a commenté le Maillot Rose – la Liquigas-Cannondale a fait un travail énorme et s’ils continuent de cette manière vendredi et samedi, ce ne sera pas facile pour moi et les autres de rester devant. Chaque jour est dangereux pour mes équipiers et moi, aujourd’hui j’ai eu des crampes aux jambes, donc je ne pense pas que nous pourrons continuer de la sorte les prochains jours. » En dépit de ses souffrances, Rodriguez s’est tout de même arraché pour remporter un succès qu’il a dédié à son ami Xavi Tondo, décédé d’un triste accident domestique il y a un an. « C’était un jour très spécial pour moi. Il y a un an mourrait Xavi Tondo, un proche ami. Je ne le connaissais pas seulement de notre carrière, mais depuis que j’étais enfant. Alors, aujourd’hui, je voulais vraiment cette victoire. Finalement c’est fait et je la lui dédie. »

Roman Kreuziger. Il est la première grande victime du travail de sape de la Liquigas-Cannondale. En finissant l’étape en 30ème position à 11’26 » de Rodriguez, Roman Kreuziger (Astana) a une nouvelle fois montré qu’un podium d’un grand tour lui était inaccessible. Une défaillance qui agit comme un coup de massue pour le Tchèque et son équipe. « Je n’ai jamais connu un jour comme ça en sept années de grand tour – a expliqué un Kreuziger dépité – j’ai eu des crampes pendant quasiment toute l’étape. Et quand vous avez des crampes, vous ne pouvez même pas penser à accélérer, alors l’aide de mes équipiers était essentielle. » Vaincu mais pas abattu, Kreuziger ne compte pas en rester là : « Si je me sens bien à nouveau nous nous concentrerons sur l’étape de l’Alpe di Pampeago et du Stelvio. » En ce qui concerne le classement général, l’équipe Astana peut encore miser sur Paolo Tiralongo, 8ème.

L’étape du jour :

18ème étape : San Vito di Cadore-Vedelago (149 km). Un gigantesque toboggan vers Vedelago. Voilà à quoi s’apparente cette 18ème étape. Après l’étape de Cortina d’Ampezzo le contraste est saisissant puisque le profil affiche un dénivelé positif insignifiant ! En outre, la faible distance de l’étape, 149 kilomètres, va permettre au peloton de souffler un peu avant les deux titanesques étapes des Dolomites. Toutefois, n’allez pas imaginer que cette étape sera une belle balade en Vénétie. Il s’agit de la dernière chance pour les sprinteurs de s’imposer sur ce Tour d’Italie, il est donc certain que la Team Sky de Mark Cavendish ne va pas laisser l’occasion de réaliser le quadruplé. D’autant plus que le champion du monde est sous la menace de Joaquim Rodriguez dans la lutte du classement par points. Cavendish a donc tout intérêt à marquer le plus de points possible.