N°1 : dimanche 7 juin : 54,526 kilomètres pour Bradley Wiggins

Tombé en désuétude pendant près de deux décennies, l’intérêt du record de l’Heure s’est réveillé en fin d’année dernière avec pas moins de huit tentatives entre septembre 2014 et juin 2015. Mais depuis ce 7 juin, aucun coureur n’a osé se mesurer à la performance de Bradley Wiggins. Sans dénigrer le palmarès des coureurs qui l’ont précédé, Wiggo est le premier véritable spécialiste de l’effort solitaire à s’attaquer à la marque. Et bien qu’il reste en deçà de l’objectif qu’il s’était fixé (55,250 kilomètres), il ne déçoit pas sur la piste du Valley VeloPark de Londres. En plus de signer un nouveau record de l’Heure, une évidence avant même que le Britannique ne s’élance, le multiple champion olympique réalise la troisième meilleure performance dans l’Heure derrière Tony Rominger (55,291 kilomètres) et Chris Boardman (56,375 kilomètres). Jamais les précédents records n’avaient tenu plus de trois mois. Celui-ci est amené à durer plusieurs années.

N°2 : dimanche 8 février : Rohan Dennis ouvre la voie

Quatre mois avant que Bradley Wiggins n’explose les compteurs, le record de l’Heure avait été battu une première fois en 2015 par Rohan Dennis le 8 février. La meilleure performance, détenue alors par Matthias Brandle en 51,852 kilomètres, paraissait déjà bien fragile. Au sortir de sa victoire finale au Tour Down Under, l’Australien est déjà bien en jambes. C’est une prestation parfaitement maîtrisée qu’il livre au Vélodrome de Granges, là où la chasse au record avait été relancée cinq mois plus tôt par Jens Voigt. Trouvant rapidement son rythme de croisière au-delà des 52 km/h, le futur premier Maillot Jaune du Tour de France parcourt 52,491 kilomètres en un tour de cadran, soit 639 mètres de plus que l’ancien record. Après ce 8 février, il est certain que le record de l’Heure ne pourra être battu que par un rouleur pur jus.

N°3 : samedi 2 mai : Alex Dowsett en parfait gestionnaire

A l’entame des dix dernières minutes de sa tentative, le 2 mai au Centre National du Cyclisme à Manchester, on doute encore de la capacité d’Alex Dowsett à battre le record encore en possession de Rohan Dennis. Pendant 180 tours, le Britannique reste sous la marque de référence de l’Australien. Mais là où le coureur du BMC Racing Team avait faibli dans les dix dernières minutes, celui de l’équipe Movistar réussit à accélérer encore. Résultat : l’ancien champion de Grande-Bretagne du chrono parcourt 446 mètres de plus que l’ancien détenteur du record. Sa performance n’aura pourtant pas la portée attendue. Car cinq semaines plus tard, Sir Bradley Wiggins pulvérisera ces 52,937 kilomètres.

N°4 : samedi 11 avril : François Lamiraud, le héros français

Quand il se présente au vélodrome Jean Stablinski le 11 avril, à la veille de Paris-Roubaix, François Lamiraud n’a pas les 52,491 kilomètres de Rohan Dennis dans le viseur. Ce qui intéresse le pensionnaire du Team Vulco-VC Vaulx-en-Velin, c’est le record de France, détenu par Roger Rivière depuis… 56 ans ! Ce 11 avril marque le terme de six mois de préparation intensive à ce record. Au bout des soixante minutes, l’objectif est atteint, plus qu’atteint même avec 49,408 kilomètres, soit plus de 2 kilomètres de mieux que le précédent record. Mais François Lamiraud en veut plus. En septembre, le coureur de 32 ans prend la direction du Mexique pour améliorer son record et surtout pour passer la barre des 50 kilomètres, une première pour un coureur amateur. Il atteint son objectif en 50,844 kilomètres à Aguascalientes.

N°5 : samedi 31 janvier : Jack Bobridge est parti trop vite

Tout n’a pas toujours été rose. Plusieurs candidats déclarés ont échoué dans leur quête. Thomas Dekker, manquant d’expérience sur la piste, et Gustav Larsson, dont la tentative a été précipitée, n’ont pas pu atteindre leur but, mais l’échec le plus retentissant reste celui de Jack Bobridge. L’Australien est le premier à s’attaquer au record de Matthias Brandle à la fin du mois de janvier. Et autant dire que beaucoup voient déjà l’Autrichien effacé des tablettes, au vu du palmarès du détenteur du record du monde de poursuite individuelle. Les dix premières minutes où le coureur du Team Budget Forklifts est à plus de 53 km/h de moyenne viennent renforcer cette impression. Mais Jack Bobridge ne tient pas la distance. Il s’écroule après la demi-heure et termine à l’agonie. « C’est de loin la chose la plus dure que j’ai faite dans ma vie… et que je ne ferai plus, dira-t-il après coup. Après 30 minutes, j’ai saisi que j’allais connaître l’enfer. »