Cinq équipes ont été exclues du Tour de Romandie Féminin pour avoir refusé de participer au test de la technologie de suivi de sécurité par GPS. 

Dans un communiqué publié ce vendredi 15 août, L’Union Cycliste Internationale (UCI) affirme regretter que certaines équipes figurant sur la liste de départ du Tour de Romandie Féminin aient refusé de se conformer aux règles de la course relatives à la mise en place de traceurs GPS dans le cadre du test d’un nouveau système de sécurité. Ce test sera mené lors des trois étapes de l’épreuve du calendrier de l’UCI Women’s WorldTour. Les cinq équipes exclues sont :

  • Canyon//Sram zondacrypto
  • EF Education – Oatly
  • Lidl –Trek
  • Team Picnic PostNL
  • Team Visma Lease a Bike

La décision de ces équipes de s’opposer aux règles spécifiques de l’épreuve est surprenante et compromet les efforts de la famille cycliste pour assurer la sécurité de tous les coureurs sur route grâce au développement de cette nouvelle technologie. Comme indiqué dans les règles spécifiques de l’événement et conformément aux articles 1.3.073 et 2.12.007/3.5.3 du Règlement UCI, les équipes étaient tenues de désigner une coureuse sur le vélo de laquelle le traceur GPS serait fixé. Des explications supplémentaires ont été fournies aux équipes lors de la réunion des Directeurs Sportifs avant l’événement. L’UCI regrette que certaines équipes se soient opposées à ce test en ne désignant pas de coureuse pour emporter le dispositif de suivi et aient ainsi choisi d’être exclues du Tour de Romandie Féminin. Compte tenu de cette situation, l’UCI examinera si d’autres mesures sont nécessaires conformément au Règlement UCI.

Les détails du test ont été communiqués le 7 août dans un communiqué détaillé publié avant la course. Pour rappel, ce test consiste à équiper une coureuse par équipe d’un dispositif de suivi GPS, pesant 63 grammes, pendant les trois étapes (du 15 au 17 août) de la course par étapes féminine de l’UCI Women’s WorldTour disputée en Suisse. La même technologie sera utilisée lors des Championnats du Monde Route UCI 2025 de Kigali, au Rwanda, où tous les coureurs seront équipés de ce dispositif.

La décision d’effectuer ce test de technologie de suivi GPS a été prise par SafeR, la structure dédiée à la sécurité dans le cyclisme sur route féminin et masculin, qui rassemble des représentants de toutes les parties prenantes du cyclisme sur route : les organisateurs (Association Internationale des Organisateurs de Courses Cyclistes – AIOCC), les équipes (Association Internationale des Groupes Cyclistes Professionnels – AIGCP) et les coureurs (Cyclistes Professionnels Associés – CPA, et CPA Femmes).

Crédit : ASO / Pauline Ballet 

L’objectif de ce test est d’affiner le logiciel de suivi de sécurité de l’UCI et d’établir des protocoles permettant de fournir des données en temps réel à la direction de course, aux équipes médicales et aux Commissaires UCI. Ce système renforcera la surveillance de la sécurité des coureurs pendant les courses et permettra une réaction rapide en cas d’incident. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts continus de l’UCI pour protéger la sécurité des coureurs, et une mise en œuvre plus large de cette technologie est envisagée pour les saisons à venir.

Il convient de noter que la plupart de ces équipes font partie de l’organisation Velon, qui possède son propre système de transmission de données et travaille au développement de son propre système de suivi GPS. La priorité de l’UCI est d’assurer la sécurité des coureurs. Elle travaille avec l’ensemble de la famille cycliste dans ce but, et la collaboration est positive et constructive avec la plupart des parties prenantes. Il est regrettable de constater le refus de certaines équipes d’avancer ensemble pour protéger la sécurité des coureurs, et l’UCI condamne leur non-coopération, affirme l’instance dans un communiqué.

Réponse de la Visma | Lease a Bike Women :

La Visma | Lease a Bike Women, qui fait partie des équipes exclues, a donné sa version dans un communiqué.

L’UCI ne confirme pas sa demande de clarification du règlement malgré la coopération des équipes concernant le système de suivi. Nous sommes choqués et déçus par la décision de l’UCI de disqualifier plusieurs équipes, dont la nôtre, du Tour de Romandie Féminin. En début de semaine, toutes les équipes concernées ont adressé des courriers officiels à l’UCI pour exprimer leur soutien à la sécurité des coureurs, mais exprimer de sérieuses inquiétudes quant à l’imposition unilatérale d’un dispositif de suivi GPS à un seul coureur par équipe.

Nous avons clairement indiqué que :

• Nous ne sélectionnerions pas nous-mêmes de coureurs, ni n’installerions, ne retirerions ou n’entretiendrions le dispositif.

• L’UCI ou son partenaire était libre de sélectionner un coureur et d’installer le dispositif sous sa propre responsabilité s’ils estimaient être en droit de le faire.

Malgré notre coopération et l’existence d’un système de suivi de sécurité collaboratif et éprouvé, déjà testé avec succès lors d’autres courses majeures (pleinement opérationnel pour l’ensemble du peloton et proposé à l’UCI), l’UCI a choisi d’imposer cette mesure sans consentement explicite de menacer de disqualification et de nous exclure de la course pour ne pas avoir sélectionné nous-mêmes un coureur. La raison pour laquelle ils refusent de désigner eux-mêmes un coureur reste inconnue et sans réponse.

Malgré les multiples demandes des équipes ces deux derniers jours, les commissaires de l’UCI n’ont pas été en mesure de démontrer sur quelle règle UCI précise les équipes sont tenues de discriminer un coureur par rapport à d’autres coureurs en termes d’obligations (à l’exception d’une référence officielle à un courriel du syndicat des équipes), mais ont néanmoins décidé de maintenir la procédure et de disqualifier les équipes avec leurs coureurs.

Cette action méconnaît les droits des équipes et des coureurs, applique la mesure de manière discriminatoire et contredit l’engagement affiché de l’UCI en faveur du dialogue avec les parties prenantes. Nous sommes toujours à l’avant-garde pour faire du cyclisme un sport plus sûr, mais cela doit être réalisé par la collaboration et non par la coercition, précise l’équipe néerlandaise dans un communiqué.