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Pinot comme d’habitude


Christophe TEILLIER
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Il est vrai que les propos de Saronni sur Aru sont très durs. 

Je pense qu'il faut distinguer les avis empreints de sentiments des appréciations plus objectives : un chef d'entreprise est en droit de demander des résultats, un fan adule ou hait son idole au gré de ses humeurs, une rancoeur personnelle fait toujours trouver des raisons de critiquer, un spectateur "neutre" peut jeter un regard dépassionné et relever des questionnements légitimes.

Quant à résister aux critiques des spectateurs, c'est le lot de tous les personnages publics.

 

 

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Tous les champions à toutes les époques et dans toutes les disciplines ont connu la critique , les acteurs de cinéma connaissent la critique, les chanteurs, les hommes politique  ...

si on ne souhaite pas de critique,il faut exercer un métier des plus banales,rentrer chez soi et vivre sa petite vie dans son coin .. 

 

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Je parle des critiques de forum venant de personnes assises sur leur canapé qui font des sorties de 50 km avec les coutures du maillot en souffrance.

Quand je vois ce que se prend Thibault Pinot qui n'a pas une équipe d'équipiers qui volent, pas beaucoup de chance et quand même un monument et quelques CG et Etapes dans la poche...  

Au moins Aru profite du palmarès de Nibali pour ne pas porter les espoirs de fin de disette de toute l'Italie sur le Giro. 

Pinot a fait tout ce qu'il fallait : entrainement sur ses points faibles, cohésion de l'équipe, remise en cause des méthodes d'entrainement, reconnaissance des CLM... 

On ne peut rien lui reprocher au contraire de Bardet qui attend depuis 10 ans une envolée chevaleresque à 2 cols de l'arrivée pour prendre 4 min à un peloton sans tempo et désorganisé. Et même ça ça ne mérite pas ce qu'on lit parfois. 

 

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Les coureurs sont, comme les acteurs de cinéma ou de théâtre, le lieu de projection des sentiments des spectateurs. Nous ne pourrons jamais empêcher cela, il faut seulement de pas perdre de vue que les jugements concernent ce qu'ils représentent et non ce qu'ils sont réellement. Qui connaît réellement et côtoie régulièrement T. Pinot ?

Par ailleurs, une critique n'est pas forcément négative et ne constitue pas obligatoirement un jugement. Les avis les plus pertinents émis sur ce fil ne remettent pas en question le talent ou le palmarès de Thibault. Cela n'interdit pas de remarquer des discours ou des justifications d'échecs qui posent question. Michel Clamot et Rémi Rochelet, notamment, se sont bien exprimés à ce sujet.

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Pas spécialement ici mais ailleurs c'est vraiment violent. 

La critique devient assez paradoxale ces temps ci. Il y a des environnements où on accepte que la positivité et les éloges, tout regard critique, toute prise de recul ou nuance est prise pour une offense.

A l'opposé, sur les autres environnements on trouve les pires diatribes aveugles. La part de débat se réduit et au final ceux qui y perdent sont la majorité de personnes "dans la moyenne". Elles pourraient d'améliorer et bénéficier de l'avis des autres mais non : soit elles sont géniales soit il n'y a rien à sauver. On est pas tous les meilleurs ou les pires. 

Au boulot on ne peux pas faire remarquer à un collègue qu'il ou elle est dans l'erreur afin qu'il ne la commette plus. Sur internet on peut dire que Pinot est un fragile de la tête incapable de pédaler si il a un petit bobo. 

Le pire c'est quand on relève quelque chose de grave soit ça passe inaperçu dans la masse, soit on passe pour le grand Satan. 

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C'est pas tant qu'il soit calculateur le problème, c'est qu'il se trompe de formule. Bardet a millimétré son entrainement et son alimentation pour gagner dans un schéma de course qui n'existe plus. 

Les cols se grimpent au train à la limite du seuil anaérobie. Aucun rouleur ne suivra un grimpeur sur un accélération brutale car il explosera et il pourra reprendre tout ou partie de l'écart le temps que le grimpeur sorte du rouge. 

Suffit de voir comment Dumoulin a géré les attaques de Nibali/Quinitana/Pinot dans la montée de Blockhaus sur le Giro. 

Bardet me semble programmé pour lâcher Cadel Evans dans le Galiber en vue du contre la montre dans un Tour sans Contador... Comme Andy Schleck il ne peut qu'espérer que Froome tombe pour dopage. 

Il est pas loin de gagner des courses pourtant mais compte tenu de la densité actuelle être un poil à côté de la cible fait qu'on termine sur la mauvaise marche du podium. 

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On en sait rien, physique ou pas, c'est une excuse comme une autre.

Le soucis avec lui c'est que cela lui arrive régulièrement. Les compétitions plus courtes, pourquoi pas mais alors qu'on ne l'engage plus sur les grands tours.Les courses d'un jour, il n'est pas assez bon.

Y a des gars qui viennent pour faire quelque chose, quand tu vois Pinot, tu sens qu'il a la tête ailleurs, c'est mon ressenti.

Pinot, pour moi, c'est comme Bouhanni, du talent gâché. D'un autre côté il n'a pas l'air plus fort qu'un Bernal, Roglic et plein d'autres. Donc qu'il se contente de victoires d'étapes.

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Le cyclisme est un sport où il faut de la réussite et pouvoir maîtriser les risques.

la FDJ n'a ni l'effectif ni la stratégie pour gagner le TDF dans un contexte normal.

Plutôt que de lui taper dessus, il faudrait peut-être diluer cet échec, qui est collectif. Sur le Dauphiné il était déjà très esseulé, ça sentait mauvais. OK, l'équipe a répondu présent sur des étapes piège, mais le TDF est une course par élimination qui ne pardonne aucun jour sans.

FDJ est sur 2 fronts: classiques et grands tours. Ineos est spécialisé grands tours. Jumbo est focalisée sur les grands tours, mais son effectif lui permet aussi de gagner des classiques.

Depuis 3-4 ans, les équipes qui veulent gagner les GT s'attachent les services de leaders pour servir d'équipier. Résultat: au départ du TDF chez Jumbo, on retrouve 4-5 coureurs capables de gagner un GT. Quand Pinot se retrouve avec des équipiers à 95% de leur meilleur niveau, ça ne pardonne pas. Pour gagner, il faut avoir 2-3 ou 4 coureurs capables de jouer le général, accompagner le leader jusqu'à l'arrivée tous les jours et servir de relais au cas où, à l'image de Tom Dumoulin.

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Quant à résister aux critiques des spectateurs, c'est le lot de tous les personnages publics.

 

C'est valable quant à la foule qui ne connait rien au sport cycliste, lire de telles critiques , et le mot est faible , sur un forum cycliste ça fait mal à l'entendement .

Et critiquer le salaire de professionnels cyclistes qui "triment" du 1er Janvier au 31 Décembre me laisse sans voix .

On en connait beaucoup salariés , sportifs ou non, qui continuent de "bosser" avec des plaies , des cotes cassées , une épaule en capilotade ?

Ca me noue l'estomac .

 

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