Avec près de 100 victoires en 2025, la formation UAE a écrasé la concurrence. Comment éviter cette domination et rétablir une certaine forme d’équité entre les équipes ?
Ces dernières saisons, les budgets des équipes World Tour ont explosé. Désormais, les meilleures structures mondiales disposent de plus de 50 millions de budget par année. Certaines formations, comme UAE, Bahrain ou encore Astana, sont même dirigées par des états. Face à cela, on retrouve des équipes qui parviennent à augmenter leur budget, pour tenter de rivaliser, mais aussi d’autres formations qui se serrent la ceinture et tentent de survivre. Dernière victime en date, la formation Arkéa et B&B Hotels, qui a perdu ses deux sponsors principaux ayant entrainé sa disparition.

Crédit : ASO / Charly Lopez
Ces deux dernières saisons, la formation UAE Team Emirates – XRG n’a laissé que des miettes à ses concurrentes. 81 victoires en 2024 et 97 en 2025, un record. Il faut dire que la formation émiratie dispose d’un effectif impressionnant. Capable d’attirer les meilleurs coureurs actuels, mais aussi les champions de demain dès leur plus jeune âge, tout en leur offrant des contrats longue durée et des salaires imbattables. Comment limiter cette domination ? Quelles sont les pistes envisagées par l’UCI ?
Salary Cap : le scénario privilégié
Depuis plusieurs années maintenant, le salary cap, dispositif permettant de limiter la masse salariale, revient au centre des débats régulièrement. Dès son arrivée à la présidence de l’UCI en 2018, David Lappartient affirmait que ce salary cap était « objectif à moyen terme. L’idée est qu’on puisse avoir des bons coureurs dans chacune des équipes. Qu’on n’ait pas une concentration des moyens dans une seule équipe. Et faire en sorte qu’on ait des leaders dans chaque équipe et que la course soit plus intéressante. C’est ça l’objectif. Ce n’est pas d’embêter untel ou untel », indiquait le Français.
Mais depuis ces paroles, rien n’a été mis en place. De nombreuses équipes s’impatientent. C’est notamment le cas de la Groupama-FDJ. Lors d’une interview réalisée en décembre 2023, Marc Madiot affirmait au propos du salary cap et des déclarations de David Lappartient : « J’attends de voir. Mais les politiques sont faits pour faire des promesses, mais ils ont parfois beaucoup de mal à les tenir. Donc j’attends de voir. » L’an dernier, Christian Prodhomme, directeur du Tour de France, affirmait qu’il y avait une réflexion menée sur le Salary Cap, qui permettrait de limiter la masse salariale des équipes et donc d’éviter que certaines formations attirent tous les meilleurs coureurs mondiaux.
Un système de Draft pour les transferts ?
Dans une interview accordée à l’Équipe, Romain Bardet, fraichement retiré des pelotons, affirmait : « On pourrait instaurer un système un peu moins archaïque pour le recrutement des jeunes talents, un système de draft avec un salary-cap. (…) L’intérêt sportif grandirait. » Ce système de draft pourrait permettre aux plus petites équipes de recruter les meilleurs jeunes coureurs.

Crédit : ASO / Charly Lopez
Actuellement, les jeunes pépites sont recrutées dès leur plus jeune âge par les meilleures formations en intégrant les équipes développement notamment. L’introduction d’un système de draft n’a jamais été mentionné par l’UCI et parait donc peu envisageable à court terme, contrairement au salary cap, attendu impatiemment par de nombreux patrons d’équipe, mais aussi fans de cyclisme, qui souhaitent plus d’équité entre les formations.
